Guerre Israël-Hamas : Tel Aviv lance un ultimatum très symbolique avant d’attaquer Rafah

Israël donne jusqu’au début du Ramadan, qui doit commencer autour du 10 mars, pour relâcher les otages israéliens, sous peine de lancer son offensive contre Rafah.

INTERNATIONAL - Le Hamas a un peu moins de trois semaines pour réagir. Tel Aviv a lancé un ultimatum au mouvement islamiste dimanche 18 février : si les otages israéliens ne sont pas relâchés d’ici le début du Ramadan, Israël lancera son offensive contre Rafah, actuellement le refuge de 1,4 million de Palestiniens.

« Si d’ici au ramadan, les otages ne sont pas à la maison, les combats continueront partout, y compris dans la région de Rafah », a déclaré dimanche à Jérusalem le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu. Le ramadan, le mois saint des musulmans, doit commencer autour du 10 mars.

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« Le Hamas a le choix. Ils peuvent se rendre, libérer les otages et les civils de Gaza pourront ainsi célébrer la fête du ramadan », a ajouté l’ex-chef de l’armée dans un discours devant la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines.

Durant l’attaque d’une violence sans précédent perpétrée contre Israël par des commandos du mouvement islamiste Hamas le 7 octobre, environ 250 personnes avaient été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 otages y sont encore retenus, dont 30 seraient morts. De son côté, l’offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait 28.985 morts, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Pour Netanyahu, ne pas lancer l’offensive serait « perdre la guerre »

De vives inquiétudes se sont exprimées dans le monde, y compris par Washington, allié d’Israël, face à la perspective d’une offensive contre Rafah que Benjamin Netanyahu se montre déterminé à lancer.

« Quiconque veut nous empêcher de mener une opération à Rafah nous dit en fait de perdre la guerre. Je ne vais pas céder à cela », a dit le Premier ministre israélien samedi, avant de réaffirmer dimanche viser « une victoire totale » contre le Hamas.

Le président français Emmanuel Macron et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont exprimé « leur ferme opposition » à une offensive ainsi « qu’à tout déplacement forcé de populations » vers l’Égypte, a indiqué Paris dimanche dans un communiqué.

Selon Benny Gantz, une offensive se ferait de manière coordonnée et dans le cadre d’un dialogue avec les « partenaires américains et égyptiens », « en facilitant l’évacuation des civils » pour « minimiser (...) autant que possible » le nombre de victimes dans leurs rangs. Israël n’a pas encore officiellement fourni de détails sur les modalités d’une évacuation des civils et le lieu de leur relocalisation.

Bombardements continus et aide humanitaire bloquée

Rafah et la ville de Khan Younès, situées dans le sud de la bande de Gaza et distantes de quelques kilomètres, ainsi que d’autres secteurs du territoire palestinien ont été la cible de bombardements israéliens qui ont fait 127 morts en 24 heures, a indiqué dimanche le ministère de la Santé du Hamas.

À Khan Younès, ville natale du chef du Hamas à Gaza, Yahia Sinouar, cerveau présumé de l’attaque du 7 octobre, l’hôpital Nasser « n’est plus fonctionnel après un siège d’une semaine, suivi d’un raid en cours », a affirmé sur X le chef de l’Organisation mondiale pour la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Alors que l’aide humanitaire entre au compte-gouttes dans la bande de Gaza assiégée, des manifestants israéliens ont empêché des camions d’aides venant d’Égypte en route vers Rafah de passer par le point de passage de Nizzana dans le sud d’Israël, selon le Croissant-Rouge palestinien.

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