Guerre Israël-Hamas : où débute l’« apologie du terrorisme », source croissante de poursuites en France

GAZA - Peut-on tout dire sur le conflit israélo-palestinien ? Jeudi 28 mars, deux militants de la CGT comparaîtront devant le tribunal correctionnel de Lille pour « apologie du terrorisme ». En octobre dernier, dans la foulée de l’attaque du Hamas en Israël et aux premiers jours des bombardements de Tsahal sur Gaza, l’union départementale nordiste du syndicat avait publié un tract en soutien à la cause palestinienne, dont certains passages avait provoqué une vive polémique.

En Palestine, depuis 75 ans, « les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi (7 octobre) elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées », pouvait-on notamment lire dans ce court texte. Les policiers « considèrent que le tract a une forme d’apologie au terrorisme et d’appel à la haine », expliquait l’avocat des gardés à vue, Maître Ioannis Kappopoulos. Ces derniers risquent jusqu’à 5 ans de prison et 75.000 € d’amende.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, plus de 600 procédures judiciaires similaires, visant des militants aguerris ou de simple lambda, chaque fois pour des propos en lien avec le conflit en cours au Moyen-Orient, ont été lancées en France, selon le ministère de la Justice interrogé par Le Monde en janvier dernier.

Menace pour la liberté d’expression ou cadrage nécessaire du débat public ? Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, Le HuffPost fait le point sur les tenants et aboutissants de cette vague de poursuites, ainsi que les inquiétudes qui l’entourent, avec notamment l’avocate Elsa Marsel, qui défend plusieurs dossiers.

En octobre, après la garde à vue des militants CGT, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, avait dénoncé « une interpellation scandaleuse ». « Rien ne nécessitait une garde à vue et un tel emploi de la force (...) comme si c’étaient des terroristes », avait-t-elle ajouté. « Nous sommes très inquiets du glissement et de la dérive en matière de liberté d’expression, et de libertés tout court. » Le syndicat a appelé à un rassemblement de soutien devant le tribunal de Lille, mardi 28 mars.

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