Guerre Israël - Hamas : l’ONU dénonce le raid israélien pour libérer les otages à Gaza

L’ONU a dénoncé ce mardi 11 juin le raid israélien pour libérer les otages à Gaza. (Photo : camp de réfugiés d’al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 5 juin 2024)
EYAD BABA / AFP L’ONU a dénoncé ce mardi 11 juin le raid israélien pour libérer les otages à Gaza. (Photo : camp de réfugiés d’al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 5 juin 2024)

INTERNATIONAL - Une opération meurtrière du point de vue palestinien. L’ONU s’est dite « profondément choquée » ce mardi 11 juin par l’impact sur les civils gazaouis de l’opération israélienne de libération de quatre otages, survenue samedi 8 mai. Ces otages israéliens avaient été enlevés par le Hamas le 7 octobre, sur le site du festival de musique electro Nova.

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« La manière dont le raid a été mené dans une zone aussi densément peuplée remet sérieusement en question le respect des principes de distinction, de proportionnalité et de précaution, tels qu’énoncés dans le droit de la guerre, par les forces israéliennes », a souligné Jeremy Laurence, le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève, lors d’un point presse.

Un bilan « fiable »

Selon le Hamas, qui a mené les attaques du 7 octobre, 274 personnes ont été tuées et 698 blessées lors de cette opération de l’armée israélienne à Nousseirat, une zone densément peuplée du territoire palestinien.

Le porte-parole du Haut-Commissariat a précisé qu’il n’avait pas de moyen indépendant de vérifier le bilan donné par le Hamas mais le « juge proche d’être à 100 % exact ».

Il a toutefois reconnu qu’il était plus difficile de les vérifier en raison des circonstances exceptionnelles sur le terrain, tout en ajoutant : « nous pensons qu’ils (ces chiffres) sont fiables, sinon nous ne les utiliserions pas, c’est aussi simple que ça ».

Les groupes armés palestiniens « mettent en danger » la vie des civils

Dans le même temps, l’ONU « est également profondément affligé par le fait que les groupes armés palestiniens continuent de détenir de nombreux otages, pour la plupart des civils, ce qui est interdit par le droit humanitaire international », a insisté Jeremy Laurence.

« De plus, en détenant des otages dans des zones aussi densément peuplées, les groupes armés mettent ainsi la vie des civils palestiniens, ainsi que celle des otages eux-mêmes, en danger supplémentaire du fait des hostilités », a-t-il souligné.

« Toutes ces actions, par les deux parties, pourraient s’apparenter à des crimes de guerre », a souligné Jeremy Laurence, le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève, ajoutant que ce serait à la justice de déterminer si tel est le cas ou non.

Israël dénonce une « calomnie »

La mission israélienne auprès de l’ONU à Genève a réagi rapidement, notant d’abord que le Haut-Commissaire aux droits de l’homme avait « enfin réalisé que le Hamas utilise les Palestiniens comme boucliers humains ».

« Pourtant, au lieu d’adopter une position claire et cohérente contre cette stratégie odieuse, il prend l’habitude de calomnier Israël. Cette fois, pour avoir sauvé nos otages », a taclé la mission dans un communiqué.

Le bilan civil de cette guerre « est avant tout le produit de la stratégie délibérée du Hamas » et « ceux qui continuent de protéger les terroristes du Hamas, y compris le HCDH (Haut-Commissariat aux droits de l’homme), sont complices des souffrances des Palestiniens et des Israéliens », accuse le communiqué.

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