Guerre Israël-Hamas : frappes mortelles, veto américain... Le point sur la situation à Gaza

À Rafah, l’inquiétude grandie d’heure en heure concernant les répercussions d’une offensive israélienne qui ne ferait qu’aggraver le sort des civils palestiniens.
SAID KHATIB / AFP À Rafah, l’inquiétude grandie d’heure en heure concernant les répercussions d’une offensive israélienne qui ne ferait qu’aggraver le sort des civils palestiniens.

INTERNATIONAL - Sur place, la situation est déjà jugée catastrophique. Alors que la population de la ville de Rafah a été multipliée par six depuis le 7 octobre, les premières marques d’une offensive « puissante » sur la ville du sud de la bande de Gaza laissent craindre le pire d’un point de vue humanitaire.

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Depuis que Benjamin Netanyahu avait annoncé une « action puissante à Rafah » il y a semaine, jour pour jour, une menace silencieuse pèse au-dessus de la ville qui abrite près d’un million et demi de personnes.

Et ce mercredi 21 février, la bande de Gaza est toujours plongée dans une situation humanitaire catastrophique, au lendemain de nouvelles frappes israéliennes meurtrières contre le territoire palestinien et du veto des États-Unis à un projet de résolution à l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat.

· Bombardements israéliens

Au moins 15 personnes ont été tuées mardi soir dans « un bombardement israélien qui a visé une maison à Deir al-Balah », dans le centre du territoire, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Plus tôt, des frappes ont également visé Khan Younès, à quelques kilomètres au nord de Rafah, selon un journaliste de l’AFP, où les soldats israéliens traquent les combattants du Hamas au milieu des ruines.

L’ONG Médecins sans Frontières (MSF) en a profité pour exprimer sa vive inquiétude sur la situation à l’hôpital Nasser de Khan Younès, où selon elle, du personnel médical et des patients sont bloqués depuis le raid de l’armée israélienne du 15 février. « Profondément préoccupée » par le sort de ces patients, MSF a appelé « à leur évacuation en toute sécurité ».

· Chaos à Gaza

Il faut dire que les rapports des organisations humanitaires sont de plus en plus alarmants sur la situation à Gaza, dévastée et assiégée par Israël, où 2,2 millions de personnes sont menacées de famine selon l’ONU.

Les denrées alimentaires et l’eau potable sont devenues « extrêmement rares » à Gaza, selon les agences de l’ONU qui s’inquiètent d’une « explosion » imminente du nombre de décès d’enfants. Mardi, le Programme alimentaire mondial (PAM) a d’ailleurs suspendu une fois encore la distribution de son aide dans le nord du territoire, en proie « au chaos et à la violence ».

Cette décision « signifie une condamnation à mort et la mort pour trois quarts de million de personnes » et « conduira à une catastrophe internationale », a réagi le service de presse du gouvernement de Gaza, appelant le PAM à « revenir immédiatement sur sa décision désastreuse ».

L’aide humanitaire, toujours insuffisante, entre dans la bande de Gaza essentiellement par Rafah via l’Égypte, mais son acheminement dans le Nord est rendu presque impossible par les combats et les destructions. Concernant Rafah justement, une offensive sur la ville transformerait cette ville en « cimetière », avait également affirmé mardi la patronne de l’antenne américaine de MSF, prévenant avec d’autres ONG du risque de famine sur place.

· Véto américain

Dans le même temps, les États-Unis ont encore mis leur veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exigeait un cessez-le-feu « humanitaire immédiat » face aux craintes humanitaires concernant Rafah notamment.

Premier soutien d’Israël, Washington estime que cette résolution aurait mis en danger les négociations diplomatiques délicates sur le terrain pour obtenir une trêve incluant une nouvelle libération d’otages.

L’ambassadeur palestinien à l’ONU a fustigé un veto « dangereux », le Hamas y voyant un « feu vert » à Israël pour perpétrer davantage de « massacres ».

Cette perspective inquiète fortement la communauté internationale, alors que les espoirs d’un arrêt des combats sont de plus en plus minces. Le chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, installé au Qatar, est toutefois arrivé mardi au Caire pour de nouvelles discussions sur une trêve avec des responsables égyptiens.

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