Guerre Israël-Hamas : des frappes intenses à Gaza 24 heures après la fin de la trêve

Au moins 240 personnes sont mortes dans la bande de Gaza depuis la fin de l’accord qui a permis la libération d’une centaine d’otages.

PROCHE-ORIENT - La trêve est définitivement enterrée. 24 heures après la fin de l’accord entre Israël et le Hamas qui a permis la libération d’une centaine d’otages en échange de celle de 240 prisonniers palestiniens, les bombardements intenses dans la bande de Gaza continuent ce samedi 2 décembre.

Guerre Israël-Hamas : Depuis Gaza, une Gazaouie raconte la peur de « l’escalade » face au retour des bombardements

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de près de 240 morts dans ces frappes israéliennes depuis vendredi. « Nous frappons actuellement des cibles militaires du Hamas à travers l’ensemble de la bande de Gaza », a déclaré tôt ce samedi Jonathan Conricus, un porte-parole de l’armée israélienne. Le HuffPost fait le point sur la situation.

• Le Hamas et Israël se renvoient la balle

Le mouvement islamiste du Hamas, qui contrôle le pouvoir à Gaza, et Jérusalem se renvoient la responsabilité de la fin de la trêve. Le Hamas a dit avoir « proposé un échange de prisonniers et de personnes âgées » parmi les otages, ainsi que la remise à Israël des corps de captifs « morts dans les bombardements israéliens ».

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a, lui, accusé le Hamas d’avoir « violé l’accord » et « tiré des roquettes » vers Israël. Et son gouvernement a promis au mouvement « la pire des raclées ».

• Frappes contre le Hezbollah et en Syrie

Outre les 240 morts décomptés par le Hamas depuis vendredi, 650 autres personnes ont été blessées lors de « centaines de frappes aériennes, d’artillerie et de bombardements navals, partout dans la bande de Gaza », a indiqué le groupe dans un communiqué. Il ajoute que les forces israéliennes avaient « particulièrement ciblé Khan Younès, où des dizaines de maisons ont été détruites avec les habitants à l’intérieur ».

Tsahal revendique de son côté avoir frappé « plus de 400 cibles » à Gaza depuis la fin de la trêve.

À la frontière nord d’Israël, les échanges de tirs ont aussi repris entre l’armée israélienne et le mouvement libanais Hezbollah, un allié du Hamas. Le Hezbollah a déploré la mort de deux de ses membres du fait de bombardements israéliens dans le sud du Liban, où un civil a également été tué. Le Hezbollah a revendiqué des attaques contre Israël.

Israël a mené des frappes aériennes samedi près de la capitale syrienne Damas, a indiqué le ministère syrien de la Défense sans faire état dans l’immédiat de victimes. Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne n’a pas commenté ces informations.

Et, selon l’agence palestinienne Wafa, les forces israéliennes ont mené des opérations nocturnes dans différents secteurs de la Cisjordanie occupée, où le Hamas compte aussi des soutiens.

• Le point sur les otages

Après la libération de 110 otages depuis le début du conflit, dont 105 pendant la trêve, en majorité des femmes et des mineurs, il reste 136 otages à Gaza aux mains du Hamas et d’autres groupes affiliés, ont indiqué les autorités israéliennes.

Vendredi, des parents et des soutiens des otages se sont rassemblés sur une place de Tel-Aviv, désormais connue comme la Place des Otages, avec des rouleaux de la Torah, représentant le nombre d’otages restant à Gaza.

L’armée israélienne a par ailleurs confirmé tard vendredi la mort de cinq otages dans la bande de Gaza, en donnant leurs noms, ajoutant avoir « informé les familles de leur décès ». Il ne s’agit pas de la famille Bibas et de Kfir, le bébé de 10 mois et plus jeune des otages.

Au lendemain d’une visite en Israël, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a dit que les États-Unis, principaux alliés d’Israël, restaient « focalisés » sur la libération des otages.

« Nous continuons de travailler avec Israël, l’Égypte et le Qatar afin de remettre la trêve sur les rails », a déclaré le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin. Le Qatar, émirat qui avait annoncé la trêve, a appelé la communauté internationale à agir car la reprise des bombardements « exacerbe la catastrophe humanitaire » à Gaza.

• Situation humanitaire catastrophique à Gaza

La trêve avait offert un répit aux habitants de Gaza et permis une accélération de l’aide humanitaire, mais ce flot, pourtant qualifié de très insuffisant par l’ONU, s’est désormais tari.

« Aucun camion d’aide n’est entré depuis la reprise des bombardements israéliens mais des préparatifs sont en cours pour l’évacuation de plusieurs blessés » a affirmé à l’AFP Waël Abou Omar, chef de la communication du terminal de Rafah (sud), point de passage entre Gaza et l’Égypte.

Les besoins sont immenses dans le territoire déjà soumis à un blocus israélien, où plus de la moitié des logements du territoire ont été endommagés ou détruits et 1,7 million de personnes ont été déplacées par la guerre d’après l’ONU.

La situation sanitaire se détériore, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) décrivant 111 000 cas d’infection respiratoire aiguë et 36 000 cas de diarrhée chez des enfants de moins de cinq ans parmi les déplacés à Gaza.

Lire sur le HuffPost

À voir également sur Le HuffPost :

Depuis la COP28, Macron va aussi travailler sur la guerre Israël-Hamas avec un déplacement prévu au Qatar

Guerre Israël-Hamas : qui sont les quatre Français toujours otages ou disparus après la libération de Mia Schem

VIDÉO - Ukraine : l'armée russe avance dans "toutes les directions" selon le ministre russe de la défense