Guerre Israël - Hamas : avant le ramadan, les chances d’un accord de trêve à Gaza s’amenuisent

L’État Hébreux accuse le Hamas de « ne pas être intéressé par un accord » de trêve et de vouloir « enflammer la région » pendant le mois sacré du jeûne musulman.

INTERNATIONAL - Les espoirs de paix se réduisent d’heure en heure. Alors qu’Israël et les États-Unis avaient fixé comme date butoir le ramadan, qui doit commencer lundi ou mardi, pour conclure un accord de trêve dans la guerre entre Israël et le Hamas, l’État Hébreux a accusé ce samedi 9 mars le Hamas de « ne pas être intéressé par un accord » de trêve et de vouloir « enflammer la région » pendant le mois sacré du jeûne musulman.

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Dans le même temps, l’armée israélienne n’a pas ralenti ses offensives à l’approche de la date fatidique, larguant ce dimanche des bombes sur Gaza, faisant des dizaines de morts. Et ce au beau milieu d’une mobilisation internationale pour envoyer de l’aide humanitaire à la population civile assiégée et menacée de famine. Une trentaine de combattants palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures dans le centre de Gaza et à Khan Younès, selon Tsahal.

Netanyahu « fait plus de mal que de bien à Israël »

Face à la recrudescence des frappes ces derniers jours, le président américain Joe Biden a estimé samedi soir que, par sa conduite de la guerre à Gaza, Benjamin Netanyahu « fait plus de mal que de bien à Israël ».

Le Premier ministre d’Israël a « le droit de défendre Israël, le droit de continuer à attaquer le Hamas. Mais il faut, il faut, il faut qu’il fasse plus attention aux vies innocentes perdues à cause des actions entreprises », a réclamé lors d’un entretien avec la chaîne MSNBC le locataire de la Maison Blanche, dont l’électorat se montre de plus en plus critique vis-à-vis de sa clémence à l’égard d’Israël.

Joe Biden a ajouté qu’une offensive israélienne massive à Rafah, dans le sud du territoire palestinien, est « une ligne rouge » à ne pas franchir. Mais le démocrate de 81 ans a nuancé aussitôt, ajoutant : « Je n’abandonnerai jamais Israël. »

Hamas et Israël durcissent leur position

Et alors que les parties prenantes des négociations se renvoient la responsabilité de l’absence d’accord, les discussions patinent. Vendredi, les chefs des services de renseignement israélien et américain, le Mossad et la CIA, se sont rencontrés, sans dévoiler le lieu de leur entrevue, pour tenter de sortir de l’impasse.

« Les contacts et la coopération avec les médiateurs se poursuivent sans arrêt en vue de tenter de réduire les divergences et d’avancer vers des accords », a indiqué un communiqué publié par les services de Benjamin Netanyahu, à la suite de cette rencontre. Mais « pour le moment, le Hamas s’arc-boute sur ses positions (...) et s’efforce d’enflammer la région pendant le ramadan », accusent les autorités israéliennes dans ce texte.

Cet entretien intervient alors que les pays médiateurs, États-Unis, Qatar et Égypte, réunis au Caire, ne sont pas non plus parvenus jeudi à arracher un accord sur une trêve. En effet, les positions se sont durcies du côté du Hamas comme d’Israël qui refusent tous deux de céder sur leurs revendications.

La crainte d’une poursuite des combats pendant le ramadan

Le Hamas réclame, avant tout accord, un cessez-le-feu total, alors que de son côté, Israël affirme vouloir poursuivre son offensive jusqu’à l’élimination du Hamas et veut se concentrer sur un accord portant uniquement sur la libération d’otages, une position d’ailleurs appuyée par les États-Unis. Israël exige par ailleurs que le Hamas fournisse une liste précise de ses otages en vue d’un échange, mais le mouvement refuse et assure ignorer « qui est vivant ou mort » parmi eux.

Ce dialogue infructueux fait craindre à Washington une escalade des tensions pendant le ramadan, voire que la situation ne devienne « très dangereuse » en particulier à Jérusalem-Est où se situe l’esplanade des Mosquées, troisième lieu le plus saint de l’Islam.

Le porte-parole de la branche armée du Hamas a d’ailleurs appelé vendredi les Palestiniens à se « mobiliser » et à « affluer » durant le ramadan à la mosquée al-Aqsa située sur cette esplanade. S’exprimant samedi soir, le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué pour sa part qu’Israël se préparait « à tous les scénarios opérationnels possibles » durant le ramadan. Pas franchement sur le ton de l’apaisement donc.

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