Guerre Israël-Hamas : alors que les Palestiniens continuent à fuir Rafah, Israël veut « intensifier » son opération

Guerre Israël-Hamas : alors que les Palestiniens continuent à fuir Rafah, Israël veut « intensifier » son opération (Des enfants regardent la fumée générée par une frappe isrélienne à Rafah dans la bande de Gaza le 13 mai 2024)
- / AFP Guerre Israël-Hamas : alors que les Palestiniens continuent à fuir Rafah, Israël veut « intensifier » son opération (Des enfants regardent la fumée générée par une frappe isrélienne à Rafah dans la bande de Gaza le 13 mai 2024)

RAFAH - Un exode pour éviter la mort. Des centaines de milliers de Palestiniens continuent de fuir Rafah alors que le ministre israélien de la Défense a annoncé ce jeudi 16 mai qu’encore davantage de troupes allaient participer aux combats au sol dans la ville.

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Le ministre a indiqué dans un communiqué que « des troupes supplémentaires vont entrer » à Rafah et que « l’activité (militaire) va s’intensifier ». Yoav Gallant a fait cette déclaration mercredi lors d’une visite sur le terrain dans la zone, selon ce communiqué.

Voilà qui ne va pas apaiser la situation alors que la ville se vide de ses habitants, apeurés, épuisés, menacés de famine et plusieurs fois déplacée depuis le début de la guerre. Ils se retrouvent ainsi de nouveau sur les routes à la recherche d’un nouveau refuge, même s’« il n’y a pas d’endroit sûr à Gaza », selon l’ONU.

Netanyahu déterminé à exterminer le Hamas, qui se dit « là pour durer »

Inquiets pour la population civile, les États-Unis, comme une grande partie de la communauté internationale, sont opposés à une telle offensive dans cette ville située à la frontière égyptienne, où s’entassent des centaines de milliers de déplacés.

Mais Benjamin Netanyahu est déterminé à lancer une offensive terrestre d’envergure à Rafah, à la lisière sud du petit territoire palestinien, où sont retranchés selon lui les derniers bataillons du Hamas.

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a de son côté affirmé mercredi que le mouvement islamiste, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 était « là pour durer » et qu’il déciderait avec d’autres factions palestiniennes de la gouvernance à Gaza après la guerre avec Israël.

Ismaïl Haniyeh a ajouté que l’issue des pourparlers sur un cessez-le-feu était incertaine car Israël « insiste pour occuper le point de passage de Rafah et amplifier son agression » dans le territoire palestinien. Il s’exprimait, dans un discours télévisé, après plus de sept mois de guerre, le jour où les Palestiniens commémoraient la « Nakba » ou la « Catastrophe », en référence à leur exode forcé lors de la création d’Israël en 1948.

Une nouvelle « Nakba »

L’Union européenne a de son côté exhorté Israël à « cesser immédiatement » son opération à Rafah, sous peine de « mettre à rude épreuve » sa relation avec l’UE.

La guerre à Gaza plonge les Palestiniens dans une nouvelle « Nakba », se désole un Gazaoui ayant fui les combats. « La Nakba que nous vivons (...) est la pire de toutes. Bien plus dure que celle de 1948 », déplore Mohammed al-Farra, 42 ans, chassé avec sa famille par les combats et les bombardements israéliens de leur maison de Khan Younès (sud).

Durant la « Nakba », environ 760.000 Arabes de Palestine ont été poussés à l’exil et se sont réfugiés dans les pays voisins ou ce qui allait devenir la Cisjordanie et la bande de Gaza, selon l’ONU.

Combats « intenses »

Benjamin Netanyahu estime pour sa part que « la catastrophe humanitaire » à Rafah a été évitée par Israël, affirmant que « près d’un demi-million de personnes avaient évacué la zone des combats » dans cette ville où l’armée israélienne mène des opérations militaires depuis le 7 mai. Lors d’une interview à la chaîne américaine CNBC, le Premier ministre israélien a reconnu un « désaccord » avec Washington sur Rafah. « Mais nous devons faire ce que nous avons à faire », a-t-il déclaré.

Des journalistes de l’AFP et des témoins ont fait état mercredi de frappes aériennes, de bombardements à l’artillerie et de combats dans la nuit et en matinée à Rafah, Jabalia (nord) et dans le quartier de Zeitoun, dans la ville septentrionale de Gaza.

Le Hamas a fait état d’affrontements avec les forces israéliennes à Jabalia. L’armée israélienne a aussi fait état de combats « intenses » dans cette ville, disant y avoir tué « un grand nombre de terroristes ».

Des combats ont lieu aussi dans des « secteurs spécifiques » de l’est de Rafah, où l’armée a indiqué avoir mené une opération contre un centre d’entraînement du Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, les États-Unis et l’UE.

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