Guerre Israël-Hamas : 8 films, documentaires et BD sur le conflit israélo-palestinien pour mieux l’appréhender

Le film « Oslo » rejoue les coulisses des négociations qui ont mené aux accords d’Oslo de 1993.
HBO Le film « Oslo » rejoue les coulisses des négociations qui ont mené aux accords d’Oslo de 1993.

CULTURE - Trois mots qui renferment près d’un siècle d’histoire : conflit israélo-palestinien. L’attaque terroriste du Hamas lancée samedi 7 octobre, et les représailles drastiques du gouvernement israélien sur la bande de Gaza, sont les lourdes conséquences d’une situation instable qui dure et refait tristement les gros titres à chaque nouveau drame.

Trop souvent abordé de façon binaire, propice aux amalgames, le conflit israélo-palestinien prend racine dans un contexte géopolitique complexe. Pour comprendre, ou du moins essayer de comprendre, les tenants et aboutissants de la guerre actuelle entre l’État d’Israël et le Hamas, et la violence vécue par les citoyens israéliens et palestiniens, il est nécessaire de se tourner vers l’Histoire.

Le HuffPost a sélectionné 8 œuvres, aux formats et points de vue variés, pour vous aider à mieux appréhender ce sujet. Attention, certaines images, fictionnelles ou réelles, peuvent heurter la sensibilité.

Juifs et musulmans - Si loin, si proches

Cette série documentaire de 2013, produite par ARTE, résume quatorze siècles d’histoire en quatre épisodes de moins d’une heure. Le réalisateur Karim Miské remonte aux origines des liens entre juifs et musulmans, depuis l’an 610, à l’aide d’une trentaine de chercheurs de différents pays.

Les deux premiers épisodes rappellent le dialogue qui existait entre les deux religions pendant plusieurs siècles. Le troisième, qui couvre la période de 1789 à 1945, retrace les prémices du conflit israélo-arabe, la naissance du sionisme et le mandat britannique sur la Palestine. À partir de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le dernier épisode revient sur la découverte des camps nazis, la naissance d’Israël et l’exil forcé des Palestiniens, jusqu’au conflit tel qu’on le connaît aujourd’hui.

À l’Ouest du Jourdain

Pour son film documentaire sorti en 2017, le cinéaste Amos Gitaï est allé dans un territoire symbolique du conflit : la Cisjordanie. Il s’y était déjà rendu en 1982 pour Journal de campagne. À l’Ouest du Jourdain montre les changements, sur la population comme sur le paysage, après plus de trente ans de colonisation.

Le réalisateur israélien, qui a toujours été critique du gouvernement, a rencontré sur place des ONG, des victimes de violence, des activistes des deux côtés, afin de mettre en lumière l’effort collectif pour la paix, malgré les impasses politiques. Son film « dénonce les ravages de la colonisation, aussi bien pour les Palestiniens que pour les Israéliens », selon Amnesty International.

The Gatekeepers

Nommé aux Oscars, ce documentaire franco-israélien avait connu un succès retentissant à sa sortie en 2012. Deux ans plus tard, son réalisateur Dror Moreh l’avait même adapté en livre, Les Sentinelles. Les témoignages rares qu’il a obtenus sont toujours d’actualité aujourd’hui pour comprendre la politique du gouvernement israélien.

Dans The Gatekeepers, six anciens directeurs du Shin Bet (l’un des trois services secrets israéliens avec le Mossad et Aman) parlent pour la première fois face caméra. Assassinats, utilisation de torture lors d’interrogatoires, occupation de territoires palestiniens… Ils racontent sans détour comment ils ont mené la lutte antiterroriste d’Israël entre 1980 et 2011. Pour finalement reconnaître que ces horreurs n’étaient pas la solution.

Oslo

Ce film biopic, produit par HBO et Steven Spielberg en 2021, met en scène les coulisses des accords d’Oslo. Il s’agit de l’adaptation télévisée de la pièce de théâtre de J.T. Rogers, elle-même inspirée d’une histoire vraie.

Oslo suit « les négociations, les amitiés et l’héroïsme d’un petit groupe d’Israéliens, de Palestiniens et d’un couple norvégien » qui ont conduit à la signature des accords de paix en 1993. Andrew Scott (Fleabag, Sherlock) et Ruth Wilson (The Affair) y jouent les époux diplomates Terje Rød-Larsen et Mona Juul.

Ajami

Réalisé par Scandar Copti, un Palestinien né à Jaffa, et Yaron Shani, un Juif israélien, ce film choral a été acclamé par la critique à sa sortie. Nommé aux Oscars, Ajami a également reçu la mention spéciale de la Caméra d’or au Festival de Cannes 2009.

Il raconte les destins croisés de personnages fictionnels dans un décor bien réel : Ajami, un quartier de la vieille ville de Jaffa, rattachée à Tel Aviv, où cohabitent (non sans violence) juifs, musulmans et chrétiens. Proche du polar et du thriller, Ajami prend aussi des airs de documentaires et pour cause : la plupart des acteurs ne sont pas des professionnels mais de vrais habitants du quartier, qui n’ont pas lu le scénario avant de tourner.

Omar

Hany Abu-Assad, réalisateur Palestinien majeur, signe un thriller riche en trahisons et rebondissements, sur fond de conflit géopolitique. Omar a été récompensé par le prix du jury Un Certain Regard au Festival de Cannes 2013, nommé aux Oscars et présenté aux Nations Unis à New York.

Son personnage principal, à qui le film doit son titre, est un jeune Palestinien en Cisjordanie occupée. Omar est amoureux de Nadia, qui vit de l’autre côté du mur, et avec deux amis d’enfance il crée une cellule de résistance pour la liberté de la Palestine. Lorsqu’ils tuent un soldat israélien lors de leur première opération ratée, il se retrouve prisonnier. En échange de sa libération, la police d’Israël lui propose de dénoncer ses amis.

Le Conflit israélo-palestinien - La Petite Bédéthèque des savoirs, tome 18

Le tome 18 de « La Petite Bédéthèque des savoirs » s’attaque au vaste sujet du conflit israélo-palestinien.
Éditions Le Lombard Le tome 18 de « La Petite Bédéthèque des savoirs » s’attaque au vaste sujet du conflit israélo-palestinien.

Expliquer le conflit israélo-palestinien de façon concise et pédagogique au grand public n’est pas une mince affaire. Et les éditeurs de La Petite Bédéthèque des savoirs le savaient en demandant à Vladimir Grigorieff de s’atteler à la tâche. L’auteur belge, philosophe de formation décédé en 2017, s’était spécialisé dans les livres de vulgarisation et a su relever le défi.

La BD pose les bases de ce conflit complexe, illustrée par le coup de crayon du dessinateur Abdel de Bruxelles. Organisée en fiches thématiques, c’est un bon préambule pour permettre aux lecteurs qui le souhaitent d’approfondir le sujet avec d’autres livres plus fouillés (l’auteur fait même des suggestions).

Israël - Palestine, entre guerre et paix

Berg International
Berg International

Écrite et dessinée par un Israélien, Uri Fink, cette BD prend la forme de chroniques de la vie « dans un pays partagé en permanence entre la guerre et la paix ». Membre de l’association Cartooning for Peace, un réseau de dessinateurs de presse engagés, Uri Fink est l’un des plus célèbres bédéistes d’Israël.

Dans Israël - Palestine, entre guerre et paix, il raconte et dessine son quotidien, rythmé par des attentats, l’assassinat de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, les colonies de Cisjordanie… Il retranscrit aussi des conversations avec d’autres Israéliens, aux opinions variées sur la politique du pays, qui apportent une forme de neutralité à la BD.

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