Guerre Israël-Hamas : à Paris, lors d’une manifestation pro-palestinienne, des centaines de verbalisations

La préfecture de police de Paris a annoncé neuf interpellations, dont celle de l’organisateur, en application de l’interdiction de manifester décidée par le ministère de l’Intérieur.

FRANCE - « Les manifestations pro-palestiniennes, parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public, doivent être interdites », avait prévenu le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dès jeudi. Pas suffisant pour refroidir les nombreux soutiens du peuple palestinien qui se sont réunis ce samedi 14 octobre à Paris, une semaine après les attaques sans précédent du Hamas contre Israël qui ont ensuite déclenché une violente réplique militaire de l’État hébreu.

Malgré l’interdiction, ils étaient ainsi nombreux à marcher pacifiquement place de la République pour défendre la cause palestinienne. Sauf que ce regroupement interdit a rapidement viré à la démonstration de force des autorités, qui ont appliqué à la lettre les recommandations de Beauvau dans ce contexte tendu.

Plusieurs interpellations

Une nasse a d’ailleurs été mise en place pour faire progressivement évacuer cette place, située à la jonction des IIIe, Xe et XIe arrondissement de Paris.

Ainsi, la Préfecture de police de la capitale a annoncé que neuf individus avaient été arrêtés samedi après-midi. Et parmi eux, l’organisateur de la manifestation. Une consigne de Gérald Darmanin, qui avait ordonné l’interpellation d’éventuels « organisateurs » et de « fauteurs de troubles » lors de rassemblements en soutien à la Palestine en France.

En plus de l’organisateur, le journaliste et éphémère candidat insoumis aux législatives Taha Bouhafs a également été interpellé et conduit à l’écart de la manifestation alors qu’il couvrait l’événement dans le cadre de son travail, selon plusieurs témoignages relayés sur les réseaux sociaux.

Gérald Darmanin félicite le préfet de police

Mais cette mobilisation a également conduit à 260 verbalisations, toujours dans la droite lignée de l’interdiction émise depuis jeudi. En fin d’après-midi, la préfecture de police indiquait par ailleurs que les forces de l’ordre avaient procédé à la dispersion de la manifestation, mais que « les opérations de verbalisation se poursuivent ».

Parmi les verbalisations émises par la police, plusieurs manifestants ont évoqué des amendes de 135 euros pour avoir arboré un drapeau ou un symbole en lien avec la Palestine.

Au cours d’un point presse donné en fin de journée à Paris, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a d’ailleurs « félicité » le préfet de police de Paris d’avoir empêché la tenue du rassemblement parisien et d’avoir procédé à des interpellations et à des verbalisations.

Des images qui tranchent forcément avec celles de Londres, où des milliers de manifestants se sont réunis ce samedi. Et malgré une forte présence policière, d’ailleurs prête à intervenir en cas de signe de soutien au Hamas, le rassemblement s’est déroulé dans un calme relatif. Au Royaume-Uni, d’autres rassemblements ont également eu lieu à Manchester ou Édimbourg.

De notre côté de la Manche, en dépit de l’interdiction, des manifestations ont également eu lieu, comme à Perpignan, rapporte franceinfo. Vendredi soir, treize personnes ont été interpellées lors d’un rassemblement de soutien au peuple palestinien à Strasbourg, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin.

Gérald Darmanin fait un bilan de l’action des forces de l’ordre

Au cours de son point presse évoqué plus haut, Gérald Darmanin a annoncé qu’au total, 189 actes antisémites avaient été dénombrés depuis samedi dernier et l’offensive du Hamas, ainsi qu’à environ 2 500 signalements sur la plateforme Pharos. Les actes antisémites ont donné lieu à 65 interpellations, 23 des individus concernés étant étrangers. Le ministre s’est félicité que les interpellations concernant des ressortissants étrangers aient eu pour conséquence un retrait de titre de séjour systématique, avec déjà 10 placements en centre de rétention et 2 détentions en prison.

Par ailleurs, le locataire de la place Beauvau a fait savoir qu’il avait personnellement procédé à onze signalements au titre de l’article 40 (qui exige que les fonctionnaires dénoncent des actes illégaux dont ils ont connaissance, ndlr) « contre des associations et personnes pour propos antisémite, apologie du terrorisme ou soutien au mouvement terroriste Hamas ». Il a notamment cité parmi les associations visées le mouvement Palestine vaincra, le comité Action Palestine ou le Mouvement des indigènes de la République.

Sans donner davantage de détails, il a encore ajouté qu’il avait demandé la dissolution de plusieurs associations ou collectifs qui soutiennent ou financent le Hamas.

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