Guerre Israël - Hamas : À Gaza, Joe Biden veut construire un « port temporaire » pour acheminer de l’aide

Le président américain Joe Biden, lors de son discours sur l’état de l’Union au Congrès, a ordonné jeudi 7 mars la construction d’un « port temporaire ».
SHAWN THEW / AFP Le président américain Joe Biden, lors de son discours sur l’état de l’Union au Congrès, a ordonné jeudi 7 mars la construction d’un « port temporaire ».

ÉTATS-UNIS - Un travail titanesque qui doit être réalisé dans les plus brefs délais. Dans son discours sur l’état de l’Union, ce jeudi 7 mars, Joe Biden a annoncé le lancement d’un chantier de taille : la construction d’un « port temporaire en Méditerranée sur la côte de Gaza ». Alors que le ramadan doit débuter d’ici quelques jours, L’objectif est d’acheminer par la mer davantage d’aide humanitaire aux Gazaouis. Plus de 2,2 millions d’entre eux, soit l’immense majorité de la population de l’enclave, sont menacés de famine, selon l’ONU.

Joe Biden fera aussi une annonce pour Gaza dans son discours sur l’état de l’Union

« J’ordonne à l’armée américaine de mener une mission d’urgence pour établir un embarcadère qui puisse accueillir de grands navires transportant de la nourriture, de l’eau, des médicaments et des abris temporaires », a ainsi commandé le locataire de la Maison Blanche.

Pas de troupes américaines déployées sur terre

Pour les modalités, le président américain estime que la construction de ce port prendra « plusieurs semaines » et sera menée par des ingénieurs militaires américains, d’après les informations du Guardian.

Mais face à l’urgence de la situation à Gaza, Joe Biden veut aller au plus vite et réclame le soutien d’une coordination d’« alliés » européens au sol, ainsi que celui de l’ONU et des organisations humanitaires pour mener à bien cette construction.

Israël aura, de son côté, un rôle bien spécifique : Tsahal sera chargée de sécuriser la bande de Gaza, indique le média qatari Al Jazeera. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu « soutient pleinement » la création d’une telle installation, a déclaré un responsable à l’agence Reuters. Et d’ajouter qu’il espérait que l’opération serait menée « avec une coordination totale entre les deux parties ».

En revanche, la Maison Blanche a tenu à préciser qu’aucune troupe américaine ne serait déployée en Israël pour ce chantier. « Le projet implique la présence de personnel militaire américain sur des navires militaires au large, mais n’exige pas que le personnel militaire américain se rende à terre pour installer la jetée ou le pont », a insisté un haut fonctionnaire américain à Reuters.

La voie terrestre doit être privilégiée, selon l’ONU

Si la création du port de Joe Biden a été saluée par l’ONU, Sigrid Kaag, coordinatrice des Nations unies pour l’aide humanitaire et la reconstruction à Gaza, met en garde à l’AFP : « Je ne peux que répéter que l’air et la mer ne remplacent pas la terre et que personne ne dit le contraire ».

À Madrid, Philippe Lazzarini, le chef de l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a également plaidé pour l’ouverture de points de passage routiers permettant « d’avoir des convois quotidiens à grande échelle ».

Du côté des associations humanitaires non plus, on ne crie pas victoire. Pour elles, le risque de ce vaste chantier est de fournir de l’aide bien trop tard à cause de la durée des travaux. Dans le Guardian, Jeremy Konyndyk, ancien haut responsable de l’aide humanitaire au sein de l’administration de Joe Biden, estime que le président américain aurait dû se mouiller, et demander au gouvernement israélien d’ouvrir une nouvelle voie terrestre. « Cela montre jusqu’où le président Biden est obligé d’aller pour éviter d’exercer une pression significative sur Netanyahu », a-t-il taclé.

Couloir maritime dès « dimanche »

Après l’annonce de Biden, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a rappelé vendredi que l’idée d’un corridor maritime était initialement celle de Chypre, pays membre de l’Union européenne le plus proche de la bande de Gaza. En déplacement sur l’île, elle a dit espérer l’ouverture dès « dimanche » d’un tel couloir humanitaire.

Une première opération pilote sera lancée vendredi, menée en partenariat avec une organisation non gouvernementale basée aux États-Unis qui fournit des repas à la suite de crises humanitaires et de catastrophes nationales, a précisé la présidente de la Commission européenne lors de sa visite sur l’île. Aucun détail n’a été fourni concernant la destination des premières livraisons d’aide humanitaire à la bande de Gaza.

Chypre « réunira bientôt des hauts fonctionnaires pour discuter de la manière dont nous pouvons accélérer la mise en place de cette voie maritime pour soutenir ceux qui en ont besoin, en complément des voies terrestres et aériennes », y compris depuis l’Égypte et la Jordanie, a-t-elle encore dit.

Le président chypriote, Nikos Christodoulides, a assuré que le corridor maritime visait à « augmenter » l’aide en complétant les autres voies d’acheminement et les largages aériens. Une fois que l’aide maritime aura atteint Gaza, elle devra encore être distribuée sur le terrain, où les humanitaires disent avoir essuyé des tirs et où des Gazaouis désespérés ont pris d’assaut des camions d’aide.

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