Guerre Israël-Hamas : Ce que le début du ramadan fait craindre pour Gaza

Des Palestiniens courent le long d’une rue alors que l’aide humanitaire arrive dans la ville de Gaza le 6 mars 2024, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le groupe militant du Hamas.
- / AFP Des Palestiniens courent le long d’une rue alors que l’aide humanitaire arrive dans la ville de Gaza le 6 mars 2024, dans le cadre du conflit actuel entre Israël et le groupe militant du Hamas.

INTERNATIONAL - Le temps défile sans qu’un accord ne semble émerger. Le début du ramadan, qui doit commencer aux premiers jours de la semaine prochaine, a été désigné par Israël et les États-Unis comme une date butoir pour conclure un accord de trêve dans la guerre entre l’État Hébreu et le Hamas. Mais à mesure qu’approche le début du mois sacré du jeûne musulman, les négociations menées au Caire sous les médiations égyptienne et qatarie semblent sans issue, faisant craindre de prochaines semaines encore plus violentes.

Ces discussions portaient à l’origine sur une trêve pour permettre une libération d’otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, en échange de Palestiniens détenus par Israël. Dans une première proposition d’accord, les négociateurs avaient notamment évoqué un cessez-le-feu de six semaines, qui permettrait l’entrée d’aide humanitaire dans le bande de Gaza, assiégée et dévastée par cinq mois de guerre.

Mais un tel accord est loin d’être conclu : les responsables palestiniens comme israéliens assurent que les négociations n’ont permis aucune avancée significative. À tel point qu’Israël a refusé d’envoyer une délégation au dernier cycle de négociations et que le Hamas a indiqué ce jeudi 7 mars quitter Le Caire et repousser la suite des discussions à la semaine prochaine.

Les négociations sont dans « une impasse »

Si les négociations patinent autant, c’est en raison du durcissement des positions d’un côté comme de l’autre. Ces derniers jours, le Hamas a réclamé, avant tout accord, un cessez-le-feu total, alors que de son côté, Israël affirme vouloir poursuivre son offensive jusqu’à l’élimination du Hamas et veut se concentrer sur un accord portant uniquement sur la libération d’otages, une position par ailleurs appuyée par les États-Unis.

C’est là un second point clé de ce dialogue bloqué : Israël exige que le Hamas fournisse une liste précise de ses otages en vue d’un échange, mais le mouvement refuse et assure ignorer « qui est vivant ou mort » parmi eux. Ce mardi, à cinq jours du début du ramadan, le cycle de négociations au Caire s’est « achevé sur une impasse », a indiqué la journaliste Hamdah Salhut de la chaîne Al Jazeera. « Les Israéliens disent qu’ils attendent la réponse du Hamas, tandis que le Hamas dit qu’il attend la réponse d’Israël », a-t-elle résumé. Et depuis ce jeudi, les négociations ont été mises à l’arrêt.

Sans issue avant le ramadan, les craintes se multiplient

La perspective d’entrer dans une période de ramadan sans accord de trêve inquiète depuis des semaines la scène internationale. Le roi Abdallah II de Jordanie a prévenu que « la poursuite de la guerre contre Gaza, pendant le mois sacré du ramadan », ne ferait qu’aggraver « la menace d’une extension du conflit », rapporte The Times of Israël. Une crainte partagée par le Premier ministre du Qatar, Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, qui a estimé que « le ramadan est devant nous et si la situation à Rafah évolue, ce sera une période très, très dangereuse pour la région ».

De son côté, le président américain Joe Biden a encore estimé ce mardi qu’« il faut qu’il y ait un cessez-le-feu, car si nous nous retrouvons dans ces circonstances jusqu’au ramadan, cela pourrait devenir très, très dangereux en Israël et à Jérusalem ». Le ramadan s’accompagne souvent d’une recrudescence de la violence dans le conflit israélo-palestinien, notamment à Jérusalem et en particulier sur la très symbolique esplanade des Mosquées (ou mont du Temple pour les juifs), troisième lieu saint de l’islam et lieu le plus sacré du judaïsme.

Le gouvernement israélien a assuré ce mardi que les musulmans pourront prier sur cette esplanade « dans le même nombre que les années précédentes » durant tout le mois sain. Pour autant la situation apparaît déjà tendue, alors qu’un dirigeant du Hamas a appelé à organiser une marche à Jérusalem, devant la mosquée Al Aqsa, pendant le ramadan. Selon les sources du New York Times, cette action est considérée par le Hamas comme une occasion de faire une démonstration de force face à Benjamin Netanyahu, afin qu’il mette fin aux combats.

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