Guerre froide : le jazz de Louis Armstrong, outil de propagande des Etats-Unis

Derrière l’appareil, la propagande américaine est à la manœuvre, en janvier 1961 la Guerre froide est loin d’avoir livré son verdict. Depuis l’année précédente, Louis Armstrong effectue une intense tournée du continent africain. Au programme : 14 pays visités en une quarantaine de jours et autant de villes dans lesquelles le trompettiste et son groupe jouent chaque soir. Une expérience inoubliable pour le natif de la Nouvelle-Orléans qui mesure l’étendue de sa popularité dans le monde. Oncle Sam, lui, se frotte les mains. L’Amérique vient de remporter une bataille dans la cool war qui l’oppose à son rival soviétique.

Au milieu des années 1950, les deux superpuissances ont compris que la Guerre froide ne se jouera pas sur un terrain militaire mais bien sur un plan idéologique et culturel. Face aux prétentions universalistes du marxisme-léninisme, les États-Unis se veulent être les champions de la liberté. Une liberté toute relative pour les Noirs ségrégués du sud du pays que ne manque pas de dénoncer le régime soviétique. Pour tenter de donner le change, l’administration Eisenhower décide de miser sur une singularité culturelle propre aux États-Unis, née au sein des communautés afro-américaines : le jazz.

A l’initiative de cette diplomatie culturelle, Adam Powell, membre de la Chambre des représentants et afro-américain le plus influent du Congrès, qui met sur pied la première tournée en Europe en 1956. Le trompettiste Dizzy Gillepsie est envoyé en Croatie et en Grèce qui menacent (...)

(...) Cliquez ici pour voir la suite