“Guerre culturelle” et climatoscepticisme : la recette du “Netflix” brésilien conservateur

“Même ses détracteurs reconnaissent la justesse” du nom choisi par ses fondateurs, ironise la correspondante au Brésil du quotidien El País à propos de Brasil Paralelo (“Brésil parallèle”). Cette entreprise de médias, particulièrement appréciée du public conservateur, connaît une croissance exponentielle.

À travers un vaste catalogue de films, de séries, de documentaires (dont une centaine de productions originales et des œuvres internationales) mais aussi de livres numériques et de cours en ligne, la plateforme ouvre à ses quelque 400 000 abonnés “une porte pour plonger dans un univers parallèle, où prévalent les valeurs ultraconservatrices, le révisionnisme historique et le négationnisme scientifique”, poursuit la journaliste.

Créée en août 2016 par trois jeunes publicitaires, Brasil Paralelo a surfé sur la polarisation de la société brésilienne, fruit d’un mécontentement croissant à l’égard des partis politiques traditionnels.

À l’époque, la principale cible des contestations était la présidente de gauche Dilma Rousseff, accusée de manipulation comptable avant d’être destituée par le Congrès quelques semaines plus tard. Dans le même temps, la gigantesque opération anticorruption Lava Jato éclaboussait l’ensemble du spectre politique.

C’est dans ce contexte que l’extrême droite brésilienne est “sortie sans complexe du placard” et que son candidat, Jair Bolsonaro, a fini par remporter la présidentielle d’octobre 2018.

Le credo de la “guerre culturelle”

Si “l’offre de Brasil Paralelo est très appréciée par les Brésiliens s’inscrivant dans le bolsonarisme”, ses dirigeants “visent plus large” et cherchent à atteindre l’ensemble des conservateurs, un public qu’“ils aspirent à convertir à leur credo de guerre culturelle et de libéralisme”, observe la correspondante d’El País.

Et bien que le service de streaming revendique être un espace pluriel et sans parti pris politique, ses fondateurs, qui “se présentent comme de fiers conservateurs et de fervents défenseurs de la liberté”, sont convaincus que “la bataille de notre époque est [celle] des récits”, poursuit-elle.

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