Guerre des cités : MHD, de la scène du rap aux assises
Il est arrivé le visage fermé, caché sous un bob de couleur claire, sans dire un mot. Dans la salle d'audience aux murs boisés du palais de justice de l'île de la Cité, où il va comparaître pendant trois semaines pour « homicide volontaire », il n'est plus « MHD », rappeur aux milliers d'albums vendus, mais « Mohamed Sylla », et se présente sobrement comme « artiste auteur interprète ». Tout de noir vêtu, cheveux ras et bouc au menton, le pionnier de l'« afro-trap », adulé en France et à l'étranger, est accusé, avec sept autres hommes – un neuvième est absent et sera donc jugé par défaut –, d'avoir en juillet 2018 battu à mort Loïc K., 23 ans, sur fond de guerre entre bandes rivales.
Ce lundi, les huit accusés âgés de 25 à 34 ans ont donc pris place en silence dans la salle bondée, presque tous habillés intégralement de noir, comme s'il eut fallu pour l'occasion un uniforme solennel. Cinq d'entre eux, dont Mohamed Sylla, comparaissent libres. Le natif de La Roche-sur-Yon (Vendée), d'origine guinéenne et qui fêtera ses 29 ans dans une semaine, a été remis à l'été 2020 en liberté sous contrôle judiciaire. Interdit de se rendre à Paris, le rappeur au visage juvénile réside désormais à Montpellier (Hérault) et doit pointer chaque semaine dans un commissariat.
Cheveux blonds peroxydés
Ce lundi, au premier jour du procès, la présidente de la cour a commencé par rappeler les faits : le corps de Loïc K., retrouvé lacéré de 22 plaies par arme blanche dans la nuit du 6 [...] Lire la suite