Guerre à Gaza : Kamala Harris demande un « cessez-le-feu » alors qu’Israël zappe les négociations pour une trêve

INTERNATIONAL - Les États-Unis haussent encore le ton. Alors que Joe Biden se montre de plus en plus pressant envers son allié israélien concernant le sort des civils à Gaza, la vice-présidente américaine Kamala Harris a passé la seconde en appelant directement à un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza. Une première pour un haut responsable américain depuis le début du conflit.

Guerre Israël-Hamas : pour une trêve à Gaza, quelles sont les conditions au cœur de négociations ?

Kamala Harris a également rappelé, ce dimanche 3 mars, l’objectif d’un accord de trêve de six semaines dans le territoire palestinien « étant donné l’ampleur des souffrances à Gaza ». Un sujet encore débattu à la table des négociations toujours en cours en Égypte.

Mais la vice-présidente américaine ne s’est pas contentée d’un appel au cessez-le-feu puisqu’elle a également porté une critique virulente contre l’État hébreu en demandant au gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’en « faire davantage pour augmenter de manière significative le flux d’aide », estimant qu’« il n’y a pas d’excuses ».

Selon elle, Israël doit « ouvrir de nouveaux points de passage » et « ne doit pas imposer de restrictions inutiles à l’acheminement de l’aide ». Un discours qui tranche clairement avec ceux des derniers mois.

Ce coup de pression frontal contre Israël intervient dans un contexte particulier autour des négociations pour une trêve à Gaza. Depuis ce dimanche, des représentants du Qatar et des États-Unis se trouvent au Caire, où des envoyés du Hamas doivent « donner une réponse à la proposition élaborée à Paris » fin janvier. Proposition qui implique donc une trêve de six semaines ainsi que la libération de 42 otages israéliens encore retenus à Gaza contre des Palestiniens emprisonnés par Israël.

Des négociations au point mort ?

Mais c’est là que ça coince. Car Israël n’a jusqu’à présent pas annoncé d’intention de participer aux négociations en Égypte. Comme l’indique CNN, citant un « responsable israélien », Tel-Aviv refuse de rejoindre la table des discussions tant que le Hamas n’a pas répondu clairement à ses exigences, qui sont de fournir une liste des otages (en précisant s’ils sont vivants ou morts) et une confirmation sur le ratio de prisonniers palestiniens à libérer en échange des otages israéliens.

De son côté, le Hamas refuse de mener un accord sur les otages tant qu’Israël n’aura pas formellement accepté un cessez-le-feu permanent dans l’enclave palestinienne. C’est ce qu’affirme ce dimanche à CNN une source haut placée au sein du Hamas.

Un motif d’espoir semble toutefois pointer à l’horizon avec la déclaration faite par « un haut responsable » non identifié cité par la télévision égyptienne AlQahera News qui évoque « un progrès significatif dans les négociations » dimanche, malgré l’absence d’Israël. Ce lundi 4 mars, les négociations se poursuivent donc au Caire avec l’Égypte, le Hamas, le Qatar et les États-Unis avec l’espoir d’obtenir un accord avant le début du ramadan.

Israël ne semble toutefois pas totalement hermétique au dialogue, comme le confirme la rencontre prévue ce lundi entre Kamala Harris et le ministre israélien Benny Gantz, membre du cabinet de guerre de Benjamin Netanyahu. Cette « réunion de la vice-présidente s’inscrit dans le cadre de nos efforts continus à échanger avec un large éventail de responsables israéliens au sujet de la guerre à Gaza » et de l’après, a indiqué à ce titre un responsable de la Maison Blanche.

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