Guerre à Gaza : l’Afrique du Sud accuse Israël d’un « apartheid » encore pire que celui qu’a connu Pretoria

INTERNATIONAL - « L’apartheid d’Israël doit cesser ». Devant la Cour internationale de justice (CIJ), l’Afrique du Sud a alerté ce mardi 20 février sur les pratiques d’Israël dans les territoires palestiniens.

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« En tant que Sud-Africains, nous sentons, voyons, entendons et ressentons au plus profond de nous-mêmes les politiques et pratiques discriminatoires inhumaines du régime israélien comme une forme encore plus extrême de l’apartheid institutionnalisé contre les Noirs dans mon pays », a déclaré Vusimuzi Madonsela, ambassadeur de l’Afrique du Sud aux Pays-Bas, comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo en tête de cet article.

La CIJ, la plus haute juridiction de l'ONU, qui siège à La Haye, tient cette semaine des audiences sur les conséquences juridiques de l’occupation par Israël de territoires palestiniens depuis 1967. Un nombre inédit de 52 pays est appelé à témoigner.

Accusations de « génocide » contre Israël

« Il est clair que l’occupation illégale d’Israël est également administrée en violation du crime de l’apartheid (...) elle ne se distingue pas du colonialisme », a poursuivi Vusimuzi Madonsela. « L’apartheid d’Israël doit cesser », a-t-il ajouté, soulignant que l’Afrique du Sud a une « obligation particulière » de dénoncer l’apartheid partout où il se produit et de veiller à ce qu’on « y mette un terme immédiat ».

Ces audiences interviennent dans un contexte de pression internationale croissante sur Israël à propos de la guerre à Gaza. Israël ne participe pas aux audiences mais a appelé la Cour à rejeter la demande d’avis dans une contribution écrite datée du 24 juillet 2023. Elles sont distinctes d’une affaire portée auprès de la CIJ par l’Afrique du Sud, qui accuse Israël de commettre des actes génocidaires à Gaza.

Selon Vusimuzi Madonsela, « la réticence de la communauté internationale à tenir Israël responsable de ses politiques et pratiques et son incapacité à garantir le retrait immédiat, inconditionnel et total des troupes israéliennes et la fin immédiate de l’occupation israélienne et de l’apartheid en Palestine (...) encourage Israël à franchir un nouveau seuil, à savoir commettre le crime des crimes, le génocide ».

« L’interdiction de l’apartheid est un impératif du droit international »

Le 31 décembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ un « avis consultatif » non contraignant sur les « conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est ». Cela concerne « l’occupation prolongée » du territoire palestinien depuis 1967. Elle doit aussi examiner les mesures « visant à modifier la composition démographique, le caractère et le statut de la ville sainte de Jérusalem ».

En juin 1967, Israël a mené la guerre des Six Jours, s’emparant de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est au détriment de la Jordanie, du plateau du Golan au détriment de la Syrie, de la bande de Gaza et de la péninsule du Sinaï au détriment de l’Égypte. Israël a ensuite commencé à occuper les 70 000 kilomètres carrés de territoires arabes saisis, occupation déclarée ensuite illégale par les Nations unies.

« L’interdiction de l’apartheid et de la discrimination raciale est (...) un impératif du droit international » contraignant pour tous les États, y compris Israël, a déclaré Pieter Andreas Stemmet, avocat de l’Afrique du Sud. « Le mépris total d’Israël et le manque de respect pour ces principes fait que l’occupation est intrinsèquement et fondamentalement illégale », a-t-il ajouté.

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