Guerre à Gaza: pas d’Aïd al-Adha ni de Hadj pour les Gazaouis

En plus de huit mois de guerre, les Gazaouis ont déjà passé un ramadan et un Aïd sous les bombes. Et ils célèbrent depuis hier, dans ces mêmes conditions désastreuses, le second Aïd de l’année : l’Aïd al-Adha, plus importante fête pour les musulmans. Des civils démunis, qui vivent sous des tentes de fortune, avec peu de nourriture et un accès à l’eau très restreint. L'Aïd al-Adha marque également la période du Hadj. Mais il n’y a pas de pèlerins gazaouis cette année à la Mecque. Impossible de sortir de Gaza, à cause du siège israélien.

Reportage de Rami Al Meghari à Gaza, avec Sami Boukhelifa à Jérusalem,

« Je rêve d’accomplir le pèlerinage depuis très longtemps », confie Zahra alors que la prière de l’Aïd s’achève. Elle s’est tenue en plein rue, au milieu des décombres. Comme le reste des bâtiments de l’enclave, les mosquées ont été également été pulvérisées par les bombardements.

« Ailleurs, les femmes de mon âge ont le droit à la dignité, et moi, j'ai le droit de vivre sous les bombes et de mourir ensevelie. Que l’on soit une femme, un enfant, un jeune homme ou un vieillard, ici, on meurt dans l’indifférence », dit-elle.

Oum Ziyad, 26 ans, devait également se rendre à la Mecque en ce mois de juin. La guerre est passée par là. Elle est veuve et doit s’occuper seule de ses trois enfants.

« Mon mari nous avait inscrits pour le pèlerinage, il y a plus d’un an. Mais il a été tué dans une frappe aérienne israélienne. Il me reste ma fille et mes deux garçons », explique la jeune veuve.

La priorité : se nourrir, se vêtir

Personne n’a non plus les moyens d'accomplir le sacrifice rituel. Un agneau coûte 2 000 dollars, un veau, 17 000 dollars.


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