Guaido dénonce l'"enlèvement" d'un élu de l'opposition vénézuélienne

CARACAS (Reuters) - Le vice-président de l'Assemblée nationale vénézuélienne, contrôlée par l'opposition au président Nicolas Maduro, a été placé en détention par les autorités gouvernementales, une arrestation que le chef de file de l'opposition et président autoproclamé du pays, Juan Guaido, a qualifié d'enlèvement.

L'immunité parlementaire d'Edgar Zambrano, de même que celle de six autres élus de l'opposition, avait été levée mardi par l'Assemblée constituante, une semaine après l'échec d'une tentative de soulèvement organisée par Juan Guaido.

"L'un des principaux comploteurs de la tentative de coup d'Etat vient d'être arrêté", a déclaré à la télévision publique Diosdado Cabello, président de l'Assemblée constituante et vice-président du Parti socialiste.

"Ils vont devoir payer devant la justice", a-t-il ajouté.

L'ambassade américaine du Venezuela, désormais basée à Washington, a qualifié la détention de Zambrano d'"arbitraire", "illégale et inexcusable".

"S'il n'est pas libéré immédiatement, il y aura des conséquences", a-t-elle ajouté sur Twitter.

Zambrano a dit que des agents des services du renseignement (Sebin) l'avaient encerclé alors qu'il était à bord de son véhicule devant les locaux de son parti, Action démocratique, dans la capitale Caracas.

Les agents du Sebin ont utilisé un camion-remorque pour le transporter au quartier général du Sebin, a-t-il tweeté.

"Le régime (de Maduro) a enlevé le vice-président", a déclaré Juan Guaido sur Twitter.

La Cour suprême a estimé mardi que plusieurs élus de l'opposition devaient être jugés pour conspiration, trahison et rébellion, sans préciser les actes récriminés.

Henry Ramos, ancien président de l'Assemblée nationale, fait aussi partie des élus de l'opposition dont l'immunité parlementaire a été levée par l'Assemblée constituante, créée en 2017 lorsque l'opposition a pris le contrôle de l'Assemblée nationale et fidèle à Maduro.

Début avril, l'Assemblée constituante avait approuvé une mesure autorisant un procès de Juan Guaido, qui a défié Nicolas Maduro en s'autoproclamant en janvier président du Venezuela par intérim.

(Angus Berwick, Mayela Armas; Jean Terzian pour le service français)