Un groupe allemand d’extrême gauche met à l’arrêt la Gigafactory contestée de Tesla

“Des extrémistes de gauche reconnaissent avoir incendié les équipements d’alimentation électrique de Tesla”, rapporte la Süddeutsche Zeitung ce 5 mars. Un groupuscule allemand d’extrême gauche, le Vulkan Gruppe, a en effet revendiqué un “sabotage” visant l’usine du constructeur de voitures électriques près de Berlin. “Avec notre sabotage, nous nous sommes fixé pour objectif de réaliser la plus grand coupure d’électricité possible de la Gigafactory”, déclare un communiqué publié sur la plateforme Indymedia.

La société d’Elon Musk a dû stopper sa production en Allemagne et évacuer sa seule usine européenne, qui produit 6 000 voitures par semaine, rapporte le Financial Times. Il y a trois ans, durant la construction de la Gigafactory, le Vulkan Gruppe aurait déjà mené des attaques de sabotage, selon le journal britannique.

En effet, souligne The Wall Street Journal, cette usine est depuis le départ “la cible de critiques d’acteurs disparates, dont le parti allemand d’extrême droite AfD, des écologistes locaux et des activistes de l’environnement. D’après ces opposants, l’usine pompe de précieuses ressources en eau, avale des terrains boisés et fournit surtout des emplois à des gens qualifiés venus d’ailleurs.”

“Le mois dernier, lors d’un référendum non contraignant, près des deux tiers des habitants de la municipalité de Grünheide, où se situe l’usine, ont rejeté un projet d’expansion”, poursuit The Wall Street Journal, qui voit dans le présumé sabotage nocturne un “durcissement de l’opposition”.

“Les enfants de la Fraction armée rouge”

Cette action représente une “forme de terrorisme”, a déclaré Dietmar Woidke, le ministre président, social-démocrate, de Brandebourg, le Land entourant Berlin, cité par la Süddeutsche Zeitung. D’après ce quotidien du sud de l’Allemagne, “les défenseurs de l’environnement s’inquiètent pour leur résistance pacifique”. “Ça nuit à la cause”, titre le journal en citant une militante locale.

Dans les colonnes du journal conservateur Franfkurter Allgemeine Zeitung (FAZ), Philip Eppelsheim évoque de son côté “les enfants de la RAF”, la Fraction armée rouge, organisation terroriste d’extrême gauche qui a fait trembler l’Allemagne dans les années 1970 et 1980. “Les milieux d’extrême gauche sont de plus en plus prêts à recourir à la violence”, dénonce ce journaliste de la FAZ, parlant d’une “nouvelle RAF (verte)”.

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