La grippe aviaire fait des ravages chez les oiseaux marins sauvages

De nombreux oiseaux marins sauvages, et notamment les fous de Bassan qui nichent au large de la Bretagne, sont victimes cet été d’une épidémie de grippe aviaire (photo d’illustration prise en Irlande en juin 2021).
Artur Widak / NurPhoto / Getty Images De nombreux oiseaux marins sauvages, et notamment les fous de Bassan qui nichent au large de la Bretagne, sont victimes cet été d’une épidémie de grippe aviaire (photo d’illustration prise en Irlande en juin 2021).

Artur Widak / NurPhoto / Getty Images

De nombreux oiseaux marins sauvages, et notamment les fous de Bassan qui nichent au large de la Bretagne, sont victimes cet été d’une épidémie de grippe aviaire (photo d’illustration prise en Irlande en juin 2021).

ANIMAUX - « Je suis paniqué. » Cet aveu est éloquent car c’est Allain Bougrain-Dubourg qui le fait. Le fondateur de la Ligue de protection des oiseaux, interrogé par nos confrères de franceinfo, s’inquiète en effet de l’ampleur prise en ce mois d’août par l’épidémie de grippe aviaire qui fait des ravages chez les oiseaux sauvages, notamment sur les côtes.

Ces derniers jours, un cri d’alarme a notamment été lancé au sujet de la seule colonie française de fous de Bassan. Installés dans la réserve naturelle des Sept-Îles, au large de Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Armor, ces oiseaux sont en effet décimés par le virus. Depuis le 1er juillet, date à laquelle un premier cadavre a été découvert, la grippe aviaire progresse de manière terriblement inquiétante.

Dans la presse locale, plusieurs témoins déplorent ainsi qu’en pleine période de nidification, les nids vides se multiplient (signe de la mort de leurs occupants), Le Parisien évoquant le chiffre de 80 % de nids désertés. Résultat : les oiseaux restants continuent à vivre au milieu des cadavres de leurs congénères, poussins comme individus adultes.

Fous de Bassan, vautours, goélands…

« Je n’ai jamais vu ça », s’alarme par exemple le photographe Michel Prat, interrogé par Le Trégor. « Beaucoup de nids sont vides, des cadavres jonchent le rocher, des poussins, des juvéniles sont morts après la mortalité des parents… » Une inquiétude d’autant plus vivace que d’autres colonies ont déjà été dévastées par cette épidémie mondiale. En Écosse par exemple, celle de Bass Rock, la plus peuplée du monde, a vu la mort de milliers de fous de Bassan.

Et ce ne sont pas les seuls animaux sauvages concernés par les ravages de l’épidémie. En plus des goélands argentés qui occupent les mêmes espaces que les fous de Bassan, « nous avons aussi retrouvé des goélands contaminés à l’île d’Oléron ou des vautours dans les Cévennes », précise Allain Bougrain-Dubourg, toujours chez franceinfo.

Or la situation actuelle est particulièrement difficile à appréhender d’un point de vue logistique. « Nous ne pouvons pas récupérer les oiseaux pour les amener dans des centres de soins, parce qu’ils contamineraient tous ceux qui sont actuellement gardés dans nos centres », explique encore Allain Bougrain-Dubourg. « C’est extrêmement complexe mais c’est insupportable de laisser les oiseaux mourir comme ça. »

Un fléau difficile à endiguer

Dans les Côtes-d’Armor, des mesures ont toutefois été prises pour tenter d’éviter la propagation du virus de la grippe aviaire aux oiseaux d’élevage. Les autorités invitent notamment les voyageurs de retour de la réserve naturelle à se changer avant tout contact avec les animaux domestiques et la désinfection des chaussures a été rendue obligatoire au retour sur terre.

Dans le reste du pays, alors que les vagues de l’épizootie se succèdent à un rythme inquiétant pour les éleveurs et que dix millions de volailles avaient déjà été abattues en mars, le monde agricole se mobilise aussi. Dans le Sud-Ouest, il a par exemple été décidé de vider totalement les élevages de canard entre le 15 décembre et le 15 janvier, une tentative pour tenter de stopper le virus, quitte à y perdre temporairement au niveau financier. Mais avec déjà 1 300 foyers de grippe aviaire détectés dans le pays depuis novembre, l’heure est aux mesures choc.

Allain Bougrain-Dubourg, lui, espère obtenir l’intervention des pouvoirs publics pour venir en aide aux animaux sauvages. « J’ai adressé hier soir un avis au ministre de l’Agriculture qui est en charge de cette question », expliquait-il ce dimanche 28 août au micro de franceinfo. « Je n’ai pas de réponse à l’heure où je vous parle. Je le regrette. »

À voir également sur Le HuffPost : Des milliers de grues migratrices meurent de la grippe aviaire en Israël

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