La grippe aviaire a atteint l’Antarctique, une potentielle catastrophe pour les manchots

Des oiseaux morts porteurs du virus H5N1 ont été retrouvés près d’une base de recherche argentine en Antarctique.

OISEAUX - C’est une première, et c’est potentiellement catastrophique. Le virus H5N1 a été trouvé en fin de semaine dernière chez deux oiseaux morts appelés skuas près de la base de Primavera, la station de recherche scientifique argentine sur la péninsule antarctique. Suffisant pour s’inquiéter d’un développement de la grippe aviaire sur le continent de glace.

D’autres cas suspects ont été signalés chez le skua brun, le skua polaire sud et le goéland sur la péninsule antarctique précise le comité scientifique de la recherche en Antarctique. Selon un rapport du gouvernement espagnol, cette première intervient quand bien même la région dispose « d’une barrière naturelle et d’une longue distance qui le sépare des autres continents ».

Pour rappel, cette épidémie de H5N1 aurait tué des millions d’oiseaux sauvages dans le monde depuis 2021. Tous les continents sont touchés à l’exception de l’Océanie. C’est en octobre dernier que la grippe aviaire a atteint les îles subantarctiques. Précisément, le virus a été détecté pour la première fois en Géorgie du Sud et sur les îles Sandwich du Sud, à environ 1 600 km du continent antarctique. Il a également été trouvé dans les îles Malouines, qui se trouvent plusieurs centaines de kilomètres au nord-ouest de la Géorgie du Sud.

Un virus qui migre et s’étend

Au départ, les victimes porteuses du H5N1 étaient des oiseaux comme les goélands, les skuas et les sternes Par la suite, les chercheurs l’ont retrouvé chez des albatros, des manchots et des fulmars du sud (une espèce d’oiseau ressemblant à un petit goéland). Des mammifères ont également été touchés. Les chercheurs ont ainsi observé des morts massives d’éléphants de mers et de phoques à fourrure. Personne n’est donc à l’abri.

Mais est-ce que cela signifie que la grippe aviaire se propage déjà en Antarctique ? Difficile à dire explique pour The Guardian Matthew Dryden de l’Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni : « Il n’a peut-être pas été signalé sur le continent antarctique jusqu’à présent en raison des difficultés d’accès et d’échantillonnage de la faune. »

Les populations de pingouins en danger ?

Pour les chercheurs, le risque majeur est que ce virus se transmette aux colonies de pingouins locales. Pour Antonio Alcamí, chercheur au Centro de Biología Molecular Severo Ochoa CSIC (qui a étudié les skuas morts porteurs du virus), il ne faut pas sous-estimer le risque de contagion. « Cela m’inquiète d’imaginer que cela se transmettra probablement aux pingouins. Les skuas vivent assez près, et il y a donc de nombreuses possibilités de transmission. »

D’autant plus que ce ne serait pas la première fois que des pingouins font face au virus. Des épidémies ont déjà touché des populations de pingouins en Afrique du Sud, en Argentine et au Chili. Depuis l’arrivée du virus sur le continent sud-américain, pas moins d’un demi-million d’oiseaux de mer sont morts de la maladie et parmi les espèces le plus touchées, il y avait les pingouins.

En novembre dernier, des chercheurs se sont penchés sur la détection et le développement du virus en Antarctique. Leur rapport conclut que « Si le virus commence à provoquer des événements de mortalité de masse dans les colonies de pingouins, il pourrait signaler l’une des plus grandes catastrophes écologiques des temps modernes ». Et l’homme ne pourra rien y faire, puisqu’il n’existe actuellement aucune solution pour endiguer une telle épidémie dans la nature.
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