Griezmann, comme un air de revanche


ÉQUIPE DE FRANCE – Malgré son titre d’homme du match face à l’Australie, Antoine Griezmann a raté sa rencontre, il le sait. Face au Pérou, il aura à cœur de se rattraper.

« Homme du match ? Moi, je l’aurais donné à N’Golo Kanté ou à Lucas Hernandez », avait déclaré Antoine Griezmann, après le succès des Bleus face à l’Australie (2-1). Le numéro sept français avait la mine des mauvais jours. Malgré son but sur pénalty, un pénalty qu’il avait provoqué, « Grizou » était agacé. « Je suis un peu énervé par mon match car je sais que je peux mieux faire. Je dois toucher plus de ballons. Je sais que je vais monter en puissance et prendre confiance en moi », avait-il ajouté sur RMC.

Libre comme l’air dans le 4-3-3 mis en place par Didier Deschamps face aux Wallabies, l’attaquant de l’Atlético semblait emprunté, en manque de jus. Une impression confirmée par Didier Deschamps en conférence de presse ce mercredi, veille du match face au Pérou. « Il n’était pas au mieux sur ce match (face à l’Australie), il avait les jambes lourdes », a reconnu le sélectionneur. Également touché au tendon d’Achille lors de ce match, le natif de Mâcon va bien. Il sera donc prêt, à 100% pour la rencontre face au Pérou. « Il va bien. Il a eu un petit souci à une cheville qui a gonflé mais il a repris les séances normalement », a précisé Didier Deschamps.

Au-delà de l’aspect athlétique, Antoine Griezmann n’a pas semblé trouver sa place aux côtés de Kylian Mbappé et Ousmane Dembélé. Ce trio manquait de repères et le leader technique de l’équipe de France n’avait pas le coffre pour trouver les solutions. Aussi bien dans les transmissions, que dans le pressing. Face au Pérou, il va retrouver Olivier Giroud, avec qui il possède un vécu. Il sera donc dans de meilleures conditions tactiques et physiques que lors du match inaugural. Il sera au cœur au jeu, avec un système conçu pour lui.

Antoine Griezmann est un compétiteur, un battant et nul doute qu’il voudra mieux faire. Même si le mot est un peu fort, il y aura un léger sentiment de revanche. Non pas envers les médias ou les supporters, mais envers lui-même. Il s’agira, aussi, de prouver à ses coéquipiers, que le costume de leader technique n’est pas trop grand. Comme il l’avait démontré à l’Euro 2016, où il avait terminé meilleur buteur de la compétition (6 buts), après une entame poussive.

Sa préparation et son début de Mondial a été accompagné par une tornade médiatique, lié à l’incertitude sur son avenir en club. Si le fond n’a pas été critiqué (de rester chez les Colchoneros, ndlr), la forme a suscité un torrent de commentaires négatifs (film produit par Piqué et diffusé sur Movistar, ndlr). Sa prolongation de contrat signée jusqu’en 2023, Griezmann va pouvoir se concentrer sur le terrain. « Il est bien dans sa tête. Il ne pense qu’à la Coupe du monde. Il est motivé à 100%. Après, il a peut-être été fatigué par la chaleur et ses gros efforts dans le match face à l’Australie, mais je ne pense que ça n’a rien à voir avec la vidéo. Il a pris cette décision il y a longtemps. Maintenant, c’est à lui d’être bien physiquement pour enchaîner les matchs », avait appuyé Lucas Hernandez en conférence de presse.

Raphaël Varane s’est aussi exprimé au sujet de son coéquipier. Il est confiant et sait que « Grizi » va réaliser une grande prestation face au Pérou. « Il sait ce qu’il a fait, ce qu’il est capable de faire. Dans la discussion qu’on a pu avoir, j’ai senti qu’il était très concerné et très motivé pour le prochain match ». Puisse-t-il avoir raison car la France en a bien besoin.

G.C., à Iekaterinbourg