Les «gribouillis» d'Alexandre Grothendieck enfin sauvegardés

Dessins de la main d'Alexandre Grothendieck, contenus dans les archives de Montpellier.

Le génie des mathématiques avait laissé 20 000 pages de notes mathématiques et de courriers dans cinq cartons. Elles pourront être numérisées et, un jour, mises à la disposition de la communauté scientifique.

Les archives d’Alexandre Grothendieck, que nous avions laissées il y trois ans dans un cagibi de l’Institut de botanique de Montpellier, ont changé de mains sans bouger d'endroit et vont pouvoir entrer dans le monde numérique. Un accord a été ratifié mercredi entre la région Languedoc-Roussillon et l’université de Montpellier pour que ses 20 000 pages de notes contenues dans cinq cartons soient scannées et conservées selon les règles de l’art.

Physiquement, les papiers ont été transférés de leurs vieux cartons d’emballage (Pampers, notamment…) dans de solides cartons d’archivage et restent à l’Institut de botanique. Mais alors qu’ils avaient, en 2012, l’allure de passagers clandestins de l’histoire des sciences − il ne fallait pas révéler le lieu où ils étaient entreposés −, ils ont désormais un propriétaire clairement identifié et un dépositaire des droits patrimoniaux, le Comité Grothendieck, où l’on trouve des représentants de la famille et d’anciens élèves, dont Michel Demazure, son premier doctorant.

Trésor oublié

A l’été 1991, quand Alexandre Grothendieck décide de se retirer dans les Pyrénées sans laisser d’adresse, il appelle un élève devenu un ami, Jean Malgoire, pour lui confier ses vieux papiers, des lettres, quelques photos, mais aussi des pages de mathématiques qu’il appelait lui-même des «gribouillis». L’élève devenu professeur de mathématiques allait entreposer ses cartons ici ou là, avant de les confier à l’université en 2010. Luc Gomel, conservateur de métier, s’attachera à les mettre à l’abri, sans trop les mettre en lumière. A qui appartenaient-ils ? Que fallait-il en faire, alors qu’Alexandre Grothendieck avait demandé en janvier 2010 que les livres qui portaient son nom soient retirés des bibliothèques et que plus rien, jamais, ne soit (...)

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