Grève : les coupures d'électricité volontaires présentent-elles un risque pour les citoyens ?

Plusieurs coupures d'électricité ciblées et volontaires ont eu lieu ces derniers jours, en lien avec la grève contre la réforme des retraites.
Plusieurs coupures d'électricité ciblées et volontaires ont eu lieu ces derniers jours, en lien avec la grève contre la réforme des retraites.

Des employés du secteur de l’énergie multiplient les coupures d’électricité ciblées pour protester contre la réforme des retraites. Quels sont les risques ?

Pendant la grève, chacun fait entendre ses revendications comme il le peut. Et dans le secteur de l’énergie, un moyen est privilégiée depuis le début de la contestation contre la réforme des retraites : les coupures d’électricité.

Les premières ont eu lieu dès le 10 décembre dernier à Bordeaux mais aussi à Perpignan. Dans un communiqué publié le jour même, la section mines-énergie de la CGT revendiquait ces actions.

Les coupures se sont multipliées ces derniers jours. La CGT Energie du Val-de-Marne a revendiqué une coupure à Rungis mardi matin, tandis que le siège de la CFDT avait été également privé d’électricité la veille au soir.

Des risques pour les citoyens ?

Si le but est avant tout de toucher des lieux symboliques - des banques, le siège social de CDiscount, des zones industrielles ou encore des mairies - des foyers ont également été privés d’électricité en décembre, notamment en Gironde, où 50 000 foyers ont été plongés dans le noir. “Les coupures de courant sont ciblées [...] il peut y avoir à quelques endroits des coupures involontaires mais ceux qui sont ciblés sont les entreprises du CAC40, en aucun cas on ne cible les citoyens”, avait alors tenu à préciser le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, selon BFMTV.

Ces coupures ne présentent donc pas de risques majeurs. D’ailleurs, dans les bâtiments où l’électricité est strictement nécessaire - les hôpitaux par exemple - des générateurs sont prévus pour prendre le relais en cas de coupure, de quelque nature que ce soit.

Selon la direction de RTE, les arrêts ne durent d’ailleurs pas très longtemps. “Nous travaillons rapidement, avec les équipe d’Enedis, pour rétablir le courant dès qu’il est coupé”, nous précise-t-on. “Il existe d’autre lignes pour réalimenter les utilisateurs au plus vite”, poursuit l’entreprise.

Quels risques pour les responsables de ces actions ?

Si le risque n’est donc pas grand pour les clients, il l’est un peu plus pour les grévistes qui mènent ces actions. “Nous allons déposer plainte pour chaque coupure d’électricité volontaire”, nous assurait la direction de RTE en décembre, “une procédure judiciaire sera donc menée et nous mettront aussi en oeuvre des procédures disciplinaires”.

Pour maître Franc Muller, avocat en droit du travail, les contrevenants risquent “des sanctions disciplinaires de la part de leur employeur”. Ils n’auront, en revanche, pas de sanctions financières, qui n’interviennent “qu’en cas de licenciement pour faute lourde”, or il faut pour cela agir “avec l’intention de nuire à son entreprise” ce qui est “très contestable” dans ce cas de figure, comme nous le précise l’avocat spécialisé.

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