Grève des contrôleurs aériens : pourquoi le syndicat majoritaire appelle à la grève ce jeudi 25 avril ?

Alors que le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien annonce une mobilisation record, quelles sont les revendications des grévistes ?

Une grève massive des contrôleurs du trafic aérien est attendue ce jeudi 25 avril (Photo : Getty Images)

Le bras de fer va-t-il être remporté par les employés ? Ce jeudi 25 avril, l'appel à la grève nationale des contrôleurs du trafic aérien devrait être particulièrement suivi. Alors qu'une mobilisation record est annoncée et que d'importantes perturbations sont à prévoir, quelle est donc la raison de cette grève ?

Comme il l'explique dans un communiqué publié le 23 avril, le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) s'est réuni en visioconférence le lundi 22 avril, au terme de deux semaines de conciliations avec la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), administration d'Etat dont dépendent les contrôleurs aériens, employés de la fonction publique.

S'il reconnaît que "certains compromis techniques ont été trouvés" au cours de ces conciliations, le SNCTA estime toutefois qu'elles "n’ont pas permis pour autant d’aboutir, notamment sur la question de l'accompagnement social". Entre la base et la direction, la controverse porte sur la redéfinition du protocole social régissant l'ensemble des droits, des comportements et des règles de conduite au sein de la profession.

En l'occurrence, la quatrième version de ce protocole, publiée le 8 avril dernier par la DGAC, est donc rejetée en bloc par le SNCTA. Au-delà même des dissensions sur le fond, il semble que le syndicat reproche surtout à l'administration la méthode employée dans l'établissement de ce protocole.

"La V4 du Protocole publiée ce lundi 8 avril vise à conclure les négociations initiées il y a quinze mois par la DGAC qui aspire à une refonte totale du contrôle aérien français pour opérer une convergence vers ses homologues européens, tant en matière de maillage territorial, que d’accélération de la formation ou d’organisation du travail", a ainsi expliqué le SNCTA dans un communiqué mis en ligne le 9 avril.

Dans le même texte, le syndicat dénonce ensuite l'attitude de la DGAC, qui a selon lui tenté d'imposer sa vision des choses en publiant une version du protocole ne correspondant à aucun accord. "La version publiée n’est aucunement signable pour le SNCTA qui la considère comme une provocation si ce n’est une insulte", peut-on ainsi lire.

"Le SNCTA condamne cette conduite des négociations dont l’objet est plutôt d’avancer sur la casse d’un contrat social que sur la réponse aux enjeux de la navigation aérienne et aux attentes de la profession", poursuit ce communiqué à l'origine du préavis de grève. Le passage en force de la DGAC semble ainsi avoir complètement braqué son interlocuteur principal et participé à la situation de crise.

Sur le fond, enfin, le point central d'achoppement semble être la question de "l'accompagnement social". Dans son communiqué du 9 avril, le SNCTA affirme que ce dernier "en matière de rémunération, de carrière et d’ATC (allocation temporaire complémentaire, ndlr) est très insuffisant voire en baisse pour certains centres et accentue le décalage avec nos homologues européens." La renégociation à la hausse de cet accompagnement social pourrait donc être une piste de sortie de crise.