Les grenouilles femelles font parfois le mort pour éviter l’accouplement

Bien souvent, les grenouilles mâles contraignent les femelles à s’accoupler, mais certaines ont trouvé des moyens d’y échapper, y compris en faisant le mort. C’est ce que montre une étude parue Royal Society Open Science le 11 octobre et dont de nombreux médias, dont New Scientist, se font l’écho.

Si un grand nombre de mâles amphibiens se montrent si pressants, c’est notamment parce que leur fenêtre d’accouplement est très courte, de quelques heures à quelques semaines par an selon les espèces. On parle même de “reproduction explosive”.

“Lors de ces accouplements, plusieurs mâles s’accrochent à une femelle. La plupart du temps, celle-ci est incapable de se débarrasser des mâles indésirables, avec un risque de mort pour elle”, notent les auteurs. Chez les espèces à reproduction explosive, le risque accru de décès des femelles est connu.

Détour, imitation et mort feinte

Pour leurs travaux, les chercheurs ont collecté une centaine de spécimens de grenouilles communes durant la période de reproduction (96 femelles, 48 mâles) et les ont placés dans des boîtes (deux femelles et un mâle par boîte) afin de les observer et d’analyser leur comportement.

Ils ont constaté que la technique la plus courante pour éviter l’accouplement est que les femelles se détournent lorsqu’elles sont “embrassées” par les mâles. Mais la plupart utilisent plus d’une seule technique. Certaines femelles imitent le cri que font les mâles pour signifier qu’ils sont des mâles et en empêcher d’autres de venir. La technique de l’“immobilité tonique” a aussi été observée pour un tiers des femelles agrippées. En d’autres termes, elles faisaient le mort.

“L’étude a été réalisée en laboratoire, mais Carolin Dittrich [première autrice de l’étude] pense que les grenouilles femelles doivent avoir le même genre de comportement dans la nature”, indique New Scientist, à qui la chercheuse fait remarquer : “On considère en général les femelles comme des êtres sans défense, mais cette étude montre qu’elles ne sont pas aussi passives qu’on le croyait.”

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