Greffiers : « Notre métier est dénigré et nous disons stop ! »

Manifestation des greffiers de justice devant le tribunal de grande instance de Lyon le 26 juin 2023.   - Credit:NICOLAS LIPONNE / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Manifestation des greffiers de justice devant le tribunal de grande instance de Lyon le 26 juin 2023. - Credit:NICOLAS LIPONNE / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Greffière depuis 2008, Ingrid Lavallée exerce aujourd'hui comme greffière principale à la cour d'appel d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Elle a rejoint il y a deux ans l'association A.M.O.U.R. de la Justice, dont elle est la secrétaire générale. Ce mouvement, qui rassemble des personnalités du monde judiciaire de tous les corps et de tous les horizons (magistrats, greffiers, avocats, universitaires, agents…), milite pour « une refondation totale d'une institution à l'agonie ».

L'association soutient le mouvement des greffiers, dont les deux principaux syndicats (Unsa et CGT) ont appelé, ce jeudi 21 septembre, à une journée « Justice morte ». Les greffiers se considèrent comme les « grands oubliés » des augmentations budgétaires obtenues par leur ministère, alors que les carrières des magistrats et des personnels pénitentiaires ont été nettement revalorisées. « Au fond, on nous méprise et ce n'est plus supportable », s'indigne Ingrid Lavallée dans l'entretien qu'elle nous a accordé.

Le Point : Vous participez au mouvement de grève lancé ce jeudi par plusieurs syndicats de greffiers. Quels en sont les mots d'ordre ?

Ingrid Lavallée : Notre ministère [de la Justice] a proposé début juin une nouvelle grille indiciaire aux greffiers. Cette grille nous conduisait à gagner quelques dizaines d'euros de plus, mais elle revenait aussi à nous faire perdre en échelon. Un mouvement non syndicalisé est né spontanément, partout en France, pour s'opposer à ce que nous ap [...] Lire la suite