Greffe : mieux préserver les greffons, une adaptation nécessaire

Depuis déjà plusieurs années, confrontés à la pénurie d'organes et au changement de profil des donneurs, plus âgés, atteints de maladies chroniques rendant les greffons moins optimaux, les transplanteurs ont dû s'adapter.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°928, daté juin 2024.

Pas plus de quatre heures de délai pour transplanter un cœur, six à huit heures pour un foie ou un poumon, vingt-quatre à trente-six heures pour un rein. Cette classique image de course contre-la-montre, entre poches de glace et hélicoptère, est en train de devenir obsolète.

Les transplanteurs ont dû s'adapter

Car depuis déjà plusieurs années, confrontés à la pénurie d'organes et au changement de profil des donneurs, plus âgés, atteints de maladies chroniques rendant les greffons moins optimaux, les transplanteurs ont dû s'adapter. Ils ont développé des moyens de préservation (mais aussi d'amélioration) des différents organes greffables. L'objectif est simple : greffer plus de patients tout en permettant aussi aux équipes de programmer à terme les interventions pour ne plus opérer de nuit.

Réalisé en janvier, le projet Pégase est une première française. Après un vol commercial de douze heures au-dessus de l'Atlantique, des Antilles vers l'Hexagone, un cœur a été transporté et conservé grâce à un dispositif particulier (Heart Assist Transport), une perfusion hypothermique ex vivo, avant d'être greffé à Paris. "L'objectif est de mettre en place un programme durable de transplantation cardiaque aux Antilles françaises ", écrivent dans le Lancet leurs auteurs, les Pr Guillaume Lebreton et Pascal Leprince, de l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, à Paris.

Un allongement des délais de transplantation

Il y a deux ans, une équipe suisse de l'hôpital universitaire de Zurich était parvenue à greffer au bout de trois jours un foie initialement considéré comme non transplantable, une première mondiale. L'organe, conservé dans un dispositif particulier (Liver4life, Wyss Institute) imitant les fonctions du corps humain (perfusion normothermique à 37 °C), avec en outre un ajout d'antibiotiques et d'hormones, avait été greffé avec succès soixante-douze heures plus tard.

Selon des travaux publié[...]

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