Grandeur et décadence du code-barres, ce blason du consumérisme moderne
Si l’histoire avait été autre, le code-barres aurait pu avoir la forme d’un soleil. Une idée qui semble saugrenue, tant le symbole au motif de zèbre est identifié par tout le monde.
Et pour cause : en cinquante ans, le code-barres s’est imposé sur tous les produits, constate le magazine américain The Atlantic. Des livres aux bouteilles de vin, en passant par les écrans de télévision.
Devenu universel, c’est le blason du consumérisme moderne et le symbole de la numérisation des données.
Avant l’avènement du code-barres – un temps difficile à se figurer aujourd’hui –, chaque produit d’un magasin devait être étiqueté manuellement.
Armés de leurs agrafeuses-colleuses, les épiciers ressemblaient alors à de véritables “pistoléros”, se souvient Norman Mayne, PDG de la chaîne Dorothy Lane Market, dans The Atlantic.
La révolution a lieu dans les années 1970. À cette époque, les dirigeants de plusieurs grosses chaînes américaines se réunissent et décident d’adopter le code-barres tel qu’il avait été créé par IBM en 1949 – les fameuses bandes noires dans un rectangle blanc.
“Un symbole pour les gouverner tous”, formule le mensuel américain. Il s’est imposé face à d’autres formats tels que l’éventail de Litton et le soleil de RCA.
Une formule gagnante : depuis le tout premier, apposé sur un paquet de chewing-gum Wrigley en 1974, le code-barres n’a jamais changé.
Qu’en est-il de son fonctionnement ? Les barres verticales plus ou moins larges représentent les chiffres du code universel des produits (CUP), explique The Atlantic.
L’espace blanc entre ces barres est lu comme des 0 et des 1 par le laser. Quand le bip retentit, c’est que le scanner a pris connaissance des treize chiffres qui composent le code.
Personne n’avait prédit un tel succès à cette invention. Parmi les personnes qui ont participé à son élaboration, certaines prévoyaient que le code-barres serait utilisé par moins de 10 000 entreprises, raconte The Atlantic.
10 000, c’est le nombre de code-barres qui sont aujourd’hui scannés chaque seconde.