La plus grande explosion cosmique jamais enregistrée intrigue les astronomes

La « plus grande » explosion cosmique enregistrée intrigue les astronomes (Image d’illustration)
La « plus grande » explosion cosmique enregistrée intrigue les astronomes (Image d’illustration)

ESPACE - Jamais l’Univers n’avait connu pareille déflagration. Des astronomes ont annoncé ce vendredi 12 mai avoir découvert la plus grande explosion cosmique jamais enregistrée. Leurs travaux ont été publiés dans la revue britannique Monthly Notices de la Royal Astronomical Society.

L’explosion en question a été baptisée « AT2021lwx ». Il s’agit d’une boule d’énergie de cent fois la taille de notre système solaire qui s’est soudainement allumée il y a trois ans.

L’auteur principal de l’étude, Philip Wiseman, astrophysicien à l’université britannique de Southampton, précise que si AT2021lwx est bien l’explosion la plus large, le titre d’explosion la plus lumineuse est toujours détenu par le sursaut gamma GRB221009A, détectée en 2022. Mais il ajoute que AT2021lwx a libéré en trois ans « infiniment plus d’énergie » que GRB221009A.

Les scientifiques se penchent maintenant sur l’origine du phénomène. D’autant plus que Wiseman a confié à l’AFP que la découverte de AT2021lwx est le fruit d’une « découverte accidentelle ». L’explosion avait été détectée en 2020 de façon automatique par l’observatoire américain Zwicky Transient Facility en Californie. Mais elle était « restée inutilisée dans la base de données » de l’observatoire, selon Philip Wiseman.

Ce n’est qu’en 2021 que des scientifiques l’ont remarquée. Une observation directe du phénomène a changé la donne. L’analyse de la lumière a permis d’établir qu’elle avait mis huit milliards d’années à parvenir jusqu’au télescope.

« Une véritable énigme »

Les astronomes n’ont pas encore trouvé une explication au phénomène, qui ne ressemble pas aux autres événements connus. Ils ont d’abord envisagé le fait qu’il puisse s’agir d’une supernova, l’explosion d’une étoile massive en fin de vie, mais la luminosité est ici dix fois plus grande qu’attendue. Ils avaient ensuite penché sur l’hypothèse d’une rupture par effet de marée, dans lequel une étoile est déchirée par les forces d’attraction d’un trou noir dont elle s’est trop approchée. Mais là encore, AT2021lwx est trois fois trop lumineux pour valider un tel scénario.

Les scientifiques ont également exploré la piste des quasars, ces galaxies abritant en leur cœur un trou noir supermassif qui se gorge de matière en émettant une quantité de lumière phénoménale, équivalente à celle de AT2021lwx. Mais la lumière des quasars est scintillante, alors que dans le cas de AT2021lwx, elle s’est brusquement accentuée il y a trois ans. « Nous n’avons jamais observé une telle chose […]. Elle a comme surgi de nulle part », relève le scientifique.

Son équipe a bien une idée, exposée dans l’étude. Sa théorie est qu’un nuage gigantesque de gaz, d’une taille équivalant à celle de 5 000 soleils, est en train d’être dévoré par un trou noir supermassif. Comme le principe de la science est qu’« il n’y a jamais de certitudes », l’équipe travaille à de nouvelles simulations – à l’aide des données — pour tester la « plausibilité incontournable » de sa théorie.

Le problème est que les trous noirs supermassifs sont censés se trouver au centre des galaxies. Et que celle de l’évènement AT2021lwx devrait avoir une taille équivalente à notre Voie lactée. Or, personne n’a encore détecté de galaxie dans les environs de l’évènement observé. « C’est une véritable énigme », constate Philip Wiseman. Il reste à chercher dans les cieux, et dans les bases de données des observations célestes, des évènements similaires susceptibles d’aider à lever le voile sur l’explosion.

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