La grand-messe de «minuit»

Chaque soir, on passe une belle heure à regarder Yoann Bourgeois, Marie Fonte et leurs amis dans leurs «tentatives d’approche d’un point de suspension», alias Minuit, un spectacle né d’une carte blanche confiée par le Théâtre des Abbesses à l’acrobate-trampoliniste-danseur. C’est léger, aérien, poétique et drôle. Cette succession de tableaux reprend des éléments de l’Art de la fugue, de Bourgeois, allers-retours entre un trampoline et un escalier qui font immanquablement penser au Testament d’Orphée de Cocteau, notamment aux scènes projetées à l’envers qui donnent au poète une grâce surnaturelle. Il y a aussi dans Minuit des échos d’A bas bruit, de et avec Mathurin Bolze, où cette fois c’est à Léonard de Vinci qu’on pense : l’homme, la roue, la marche et une cinématique qui donne le vertige. Enfin le spectacle ouvre une belle fenêtre à Jörg Müller qui poursuit son investigation acrobatico-musicale autour de tubes métalliques. La bande-son est particulièrement sophistiquée grâce à la harpe de Laure Brisa et un peu d’électronique.

Minuit ms Yoann Bourgeois Théâtre des Abbesses, 31, rue des Abbesses, 75018. Jusqu’au 24 avril, 20 h 30.



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