Dans le plus grand bidonville du Kenya, une solution de substitution écolo aux “toilettes volantes”

Au sud de Nairobi, la capitale du Kenya, Kibera est le plus grand bidonville du pays. Et il est familier des défis sanitaires propres aux zones d’habitat informelles. Mais des toilettes d’un genre nouveau font évoluer le quotidien, raconte le journal Nation. Neuf “biocentres”, des sanitaires équipés d’un “digesteur” qui transforme les déjections humaines en biogaz, offrent désormais aux habitants une solution de remplacement aux “toilettes volantes”, “quand les gens font leurs besoins dans des sacs en polyéthylène et jettent leurs déchets dehors”, explique le quotidien.

Du gaz pour cuisiner

Faute de toilettes, Kibera est associé à ce phénomène depuis des années, rappelle Nation. Les biocentres offrent une solution au problème tout en créant de l’énergie, qui peut notamment être employée comme combustible pour la cuisine. L’école Tree Hill, où est installé l’un de ces centres, utilise ainsi le biogaz pour préparer le repas des élèves.

Une innovation d’abord accueillie avec circonspection. “Les membres de la communauté étaient réticents à manger des mets préparés à partir de ce combustible”, raconte le quotidien. Mais avec le temps, “les repas ont agi comme des aimants en attirant les élèves vers l’école, augmentant de fait le taux de scolarisation”.

Une source de revenus

Construits à l’initiative des habitants avec le soutien de l’association Umande Trust, du gouvernement et de l’Agence française de développement, les biocentres permettent en outre de dégager des revenus. La communauté concernée vend le gaz produit par les toilettes et facture “une somme modique” pour l’usage des sanitaires. Un habitant enthousiaste résume :

“C’est une triple bénédiction. On nettoie l’environnement, on a de l’énergie propre et on gagne de l’argent.”

“Ce projet a permis de lutter contre la défécation en plein air qui donne une mauvaise image du coin. Est-ce que vous voyez encore des reportages sur les toilettes volantes dans les médias ?” se réjouit également un épicier voisin de l’école. D’après le recensement de 2019, 7,4 % des ménages kenyans n’ont pas accès à des installations sanitaires adéquates, rappelle Nation.

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