Grève SNCF : qu’est-ce que le système « à l’italienne »

Photo d’illustration prise le 18 décembre 2021 à la gare de Lyon. À côté du OuiGO français, un train de la compagnie Trenitalia, l’opérateur de transports feroviaires italien.
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Photo d’illustration prise le 18 décembre 2021 à la gare de Lyon. À côté du OuiGO français, un train de la compagnie Trenitalia, l’opérateur de transports feroviaires italien.

Le ministre des Transports Clément Beaune n’est pas fermé à un dispositif similaire à celui de nos voisins. À la condition que cela fasse l’objet d’un accord sectoriel.

POLITIQUE - Comment faire pour respecter le droit de grève sans pénaliser les Français sur les périodes de fête ? La mobilisation à la SNCF va perturber le week-end de Noël et celui du Nouvel An n’est pas encore sauvé. Pour cette année, le champ d’action du gouvernement est limité. Mais un petit coup d’œil vers l’Italie pourrait donner des idées à certains pour l’avenir.

Alors que certaines voix, dont celle du maire de Nice Christian Estrosi, réclamaient la réquisition de salariés pour limiter l’impact de la grève, le ministre des Transports Clément Beaune a balayé l’idée. « Il ne faut pas vendre des illusions », les réquisitions sont « encadrées juridiquement et même constitutionnellement », a-t-il déclaré sur franceinfo le 22 décembre.

Le ministre mise sur le « dialogue social » pour trouver une solution de sortie de crise. Mais les discussions pourraient aussi porter l’interdiction pour certains salariés de faire grève sur des périodes définies. C’est le droit de grève « à l’italienne » : les salariés des transports publics n’ont pas le droit de cesser le travail pendant une dizaine de jours au mois d’août, les cinq jours qui précèdent Pâques et les trois qui suivent, les cinq jours qui précèdent et suivent les échéances électorales ainsi que du 23 décembre au 7 janvier.

Beaune ne dit pas non, à une condition

Interrogé sur la mise en place d’un dispositif similaire en France sur BFMTV ce vendredi 23 décembre, le ministre des Transports s’est bien gardé de s’y dire favorable. « Je ne veux pas être prescriptif parce que cela créerait des tensions supplémentaires », met-il en garde.

Néanmoins, il ne regarde pas l’initiative d’un mauvais œil, à condition qu’elle passe par le dialogue au sein de l’entreprise et non pas par une loi. En Italie, « les périodes qui sont sanctuarisées dépendent beaucoup des secteurs et sont le fruit d’une négociation sociale », souligne-t-il. « Qu’il y ait (en France, NDLR) des discussions sociales, pour dire qu’on fait autrement, qu’on anticipe mieux qu’il y a des périodes où on évite, ça peut se faire par le dialogue social », ajoute-t-il.

Selon Clément Beaune, il n’est pas judicieux de se pencher sur ce sujet pour l’instant, alors que la priorité du gouvernement est d’éviter les perturbations le week-end du Nouvel An. Ce vendredi matin, le président de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet s’est montré optimiste : « Je pense qu’on a tout donné pour qu’aujourd’hui à midi on puisse dire que ce projet d’accord nous permettra de sauver le week-end du Nouvel An », a-t-il déclaré au micro de France Inter, évoquant des mesures « très fortes », dont la création d’une « direction des chefs de bord pour être plus à l’écoute » et une revalorisation de la prime proposée.

Les syndicats ont jusqu’à vendredi midi pour signer le nouvel accord et ainsi lever les préavis de grève.

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