Grève des scénaristes américains : les raisons de la colère

Une page blanche : c’est le visuel choisi par l’hebdomadaire Variety pour illustrer son édition datée du 3 mai 2023, publiée au lendemain du début de la grève des scénaristes aux États-Unis. “Pas de mots”, titre le magazine de Los Angeles, l’une des lectures de référence sur l’industrie du divertissement.

Dans la nuit du 1er au 2 mai, l’Association des producteurs de cinéma et de télévision (l’AMPTP, qui représente aussi les plateformes de streaming) et le puissant Syndicat des scénaristes américains (Writers Guild of America, WGA) ont officialisé leur échec à négocier un nouvel accord-cadre de trois ans, déterminant entre autres les conditions de rétribution des scénaristes. La grève était alors inévitable.

Au point de rupture

La crise couvait depuis plusieurs années. En 2017, la grève avait déjà été évitée de justesse. En 2020, l’apparition de l’épidémie de Covid-19 avait éteint toute velléité. Finalement lancée en 2023, la mobilisation “promet de causer des perturbations supplémentaires à un marché qui est déjà aux prises avec les conséquences des bouleversements numériques et toujours en train de se remettre de la pandémie”, analyse Variety. Qui poursuit :

“Au bout de six semaines de négociations tendues, il est clair que le secteur doit faire ses comptes, après dix ans de production massive de séries télévisuelles qui ont poussé l’infrastructure créative de Hollywood au point de rupture.”

Variety résume en ces termes le principal obstacle sur lequel ont buté les négociations : “Le manque de confiance flagrant qui règne entre la main-d’œuvre et les directeurs [des studios et des plateformes] à l’heure où l’industrie du divertissement connaît une transformation massive.”

Le streaming, disruptif

“Le streaming a changé la façon dont les films et les séries télévisées sont produits et distribués”, rappelle le magazine californien. Si certains scénaristes et showrunners très en vue ont saisi l’occasion de négocier des accords mirobolants, à l’instar de Shonda Rhimes et de Ryan Murphy avec Netflix, une majorité a vu ses conditions de travail se dégrader et réclame une meilleure redistribution des droits d’auteur. Et regarde avec appréhension l’irruption des intelligences artificielles.

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