Une grève des orpailleurs paralyse le nord-ouest de la Colombie

Depuis près d’une semaine, une grève des orpailleurs paralyse le nord-ouest de la Colombie. Des centaines de mineurs, légaux et illégaux, bloquent les entrées de cette région montagneuse, aride et isolée, voisine de la jungle du Darién, qui sépare le pays du Panama.

“En conséquence, onze municipalités connaissent des pénuries de denrées alimentaires”, raconte la revue Semana, qui précise que les pertes accumulées avoisinent les 15 millions de dollars dans les villages déserts.

Parmi les revendications des manifestants figure celle de formaliser l’exploitation minière traditionnelle, ainsi que de faciliter l’octroi de licences environnementales. Mais surtout, “que la police nationale et l’armée mettent fin à leurs opérations de lutte contre l’exploitation minière illégale”.

Et c’est ce dernier point qui préoccupe le média colombien, car le gouvernement de Gustavo Petro, qui dirige le pays depuis août 2022, attaque surtout l’exploitation illégale à grande échelle, comme celle qui se fait dans les rivières à l’aide de dragues très polluantes.

Une exploitation coûteuse, que peuvent rarement se payer les petits orpailleurs, et qui rappelle l’influence qu’ont sur ce lucratif métier les groupes illégaux, spécialement le Clan del Golfo, composé de paramilitaires, et qui contrôle une bonne partie de la région.

Violences

Pour bloquer les voies d’accès, les manifestants n’hésitent pas à installer des barricades et à caillasser les véhicules qui tentent de les traverser, même s’il s’agit d’ambulances.

Le gouvernement, qui suit avec attention les manifestations en cours depuis le 2 mars 2022, a désigné une commission spéciale de cinq vice-ministres (de l’Intérieur, des Mines et de l’Énergie, de l’Environnement et du département national de Planification) pour accélérer les négociations avec les manifestants, détaille El Espectador.

Ce même gouvernement a suspendu en novembre les opérations policières qu’il avait mises en place contre les exploitations d’or qui “produisent de la richesse pour les organisations armées illégales”, selon le ministre de la Défense, Iván Velásquez, cité par le journal. Puis il a ordonné leur reprise.

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