Grève : les « Gilets jaunes » de la SNCF

Employés de la SNCF le 2 décembre, durant la grève des contrôleurs, à la gare Matabiau (Toulouse)  - Credit:LIONEL BONAVENTURE / AFP
Employés de la SNCF le 2 décembre, durant la grève des contrôleurs, à la gare Matabiau (Toulouse) - Credit:LIONEL BONAVENTURE / AFP

Pour une fois, les syndicats n'y sont presque pour rien. La CGT, Sud Rail, la CFDT ou encore l'Unsa ne sont pas à l'origine de la grève qui paralyse une partie du réseau grandes lignes (TGV et Intercités) ce week-end, et peut-être ceux de Noël et du jour de l'an. Ils se sont raccrochés à un mouvement informel des ASCT (les Agents du service commercial train, c'est-à-dire les contrôleurs), né d'abord sur une page Facebook réunissant quelque 3 000 d'entre eux, selon Le Monde. « Ce sont les Gilets jaunes de la SNCF ! » observe Gilles Dansart, expert du secteur ferroviaire et responsable de la lettre spécialisée Mobilettre.

Les contrôleurs se sentent délaissés. Les conducteurs de train bénéficient depuis cette année du statut d'agent de maîtrise, pas eux. Ils disent aussi souffrir d'un manque de considération, de moyens, d'argent, et pestent contre les conditions de vie auxquelles ils sont soumis, dont de nombreuses nuits hors de chez eux (une dizaine par mois)… « Les contrôleurs sont en première ligne dans les trains. Ils subissent les conséquences des désagréments que vivent les voyageurs, comme les toilettes bouchées ou l'absence de clim », explique Didier Mathis, le secrétaire général de l'Unsa Ferroviaire.

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