Grève des trains en Allemagne pour les 25 ans de la chute du Mur

Dépôt ferroviaire à Hagen, près de Dortmund. L'Allemagne se prépare au chaos dans les transports, à quelques jours du 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, un syndicat ayant appelé à un mouvement national dans les chemins de fer à l'appui notamment de revendications salariales. /Photo prise le 5 novembre 2005/REUTERS/Wolfgang Rattay

BERLIN (Reuters) - L'Allemagne se prépare à une situation de chaos dans les transports, à quelques jours du 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, un syndicat ayant appelé à un mouvement national dans les chemins de fer à partir de mercredi à l'appui notamment de revendications salariales. La grève prévue pour durer au moins quatre jours, du jamais vu dans l'histoire de la Deutsche Bahn, fait suite à l'échec des négociations entre la compagnie ferroviaire et le syndicat GDL des conducteurs de trains. GDL, qui représente 20.000 des 196.000 cheminots, prévoit que la grève affecte le trafic de marchandises à partir de 14h00 GMT mercredi et les passagers à partir de 01h00 GMT jeudi. Le mouvement prendra en principe fin lundi à 03h00 GMT. Le syndicat accuse Deutsche Bahn d'avoir provoqué la crise en lui refusant le droit de négocier au nom des 17.000 contrôleurs. GDL réclame également une augmentation de salaire de 5% pour les conducteurs et la réduction du temps de travail à 37 heures par semaine, contre 39 actuellement. GDL a dit négocier au nom de tous ses membres, y compris les conducteurs, les contrôleurs et les formateurs. "Ce droit fondamental est en danger et avec lui la fonction même des syndicats", s'est insurgé son leader, Claus Weselsky. La Deutsche Bahn, de son côté, a annoncé qu'un tiers des trains devrait être en service. La compagnie transporte 5,5 millions de passagers et plus de 620.000 tonnes de fret chaque jour. "Cet appel à la grève me laisse sans voix et ce n'est rien d'autre qu'une chicanerie", a déclaré Ulrich Weber, un des dirigeants de la Deutsche Bahn. "Au moment où les Allemands se préparent à marquer l'anniversaire de la chute du Mur de Berlin, GDL veut paralyser la vie publique. Nous appelons GDL à arrêter la grève et à retourner à la table des négociations." La chancelière Angela Merkel a invité les conducteurs de train à agir avec mesure, estimant qu'une solution devrait être recherchée. "Je peux seulement appeler au sens des responsabilités pour trouver une solution qui cause le moins de dommage possible au pays", a-t-elle déclaré à la presse. L'Institut de recherche économique de Cologne estime qu'une grève ferroviaire de plus de trois jours pourrait coûter à l'économie jusqu'à 100 millions d'euros par jour si les entreprises doivent arrêter les lignes de production. Près d'un cinquième du trafic de marchandises en Allemagne passe par le chemin de fer. Le gouvernement allemand travaille à une loi pour limiter le pouvoir de nuisance de syndicats peu représentatifs qui, comme GDL, demandent à négocier au nom d'autres catégories de personnel d'une même entreprise. (Michael Nienaber, avec Erik Kirschbaum et Andreas Rinke, Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique Tison)