Grève contre la réforme des retraites : les images d’une mobilisation « historique »

"Je comprends la grève mais c'est énervant": il fait encore nuit sur le quai de la gare de Lille-Flandres, et Myriam Despras se dit que "si on arrive à Lyon à midi, on aura de la chance".

Il est 6H30 et, comme des dizaines d'autres voyageurs, cette commerciale de 46 ans attend le TGV pour Paris, annoncé avec 20 minutes de retard. Déjà "coincée depuis hier" dans le Nord à cause d'un train annulé, elle n'est pas au bout de ses peines. "Je ne sais même pas si j'aurai ma correspondance à Paris", dit-elle, "c'est agaçant".

Moins indulgent, son compagnon d'infortune Fabien Guillemain laisse parler sa colère contre les "cheminots qui partent à la retraite à 55 ans, une minorité qui va travailler moins que les autres, et qui bloque le pays". Pour ce chef de projet dans l'informatique, âgé de 40 ans, les grévistes "n'ont qu'à faire chier le gouvernement, pas nous !".

Autre quai, autre ambiance à Saint-Denis, en banlieue parisienne. "Ils ont bien raison de faire grève, moi je m'en fiche d'arriver en retard", lâche Ali Touré en attendant un RER. "Que les politiques viennent prendre ma place", ajoute cet ouvrier du bâtiment de 28 ans.

Dans la même ville, quelques dizaines de personnes bloquent depuis 05H00 un dépôt de bus. Brasero et fumigènes déchirent l'obscurité, jusqu'à ce que la police déloge aux aurores la petite troupe. "Ce durcissement du mouvement, c'est le gouvernement qui le veut", accuse Alexis Louvet, responsable local du syndicat SUD-RATP.

"Je soutiens à 50-50"

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