Grève à Hollywood : « Nous sommes aussi la classe ouvrière », protestent les acteurs à Los Angeles

HOLLYWOOD - Pas tous millionnaires. À Hollywood, les acteurs ont lancé ce vendredi 14 juillet leur grève en protestant devant les grands studios en compagnie des scénaristes, avec qui ils prennent part à un double mouvement social, provoquant la pire paralysie du secteur depuis plus de 60 ans.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, ils sont plusieurs, stars comme anonymes, à rappeler que la majorité de la profession ne gagne pas des millions. « La plupart d’entre nous sommes des acteurs et des scénaristes de la classe moyenne, explique ainsi Caitlyn Knisely, à la fois comédienne et scénariste. Nous voulons juste les choses que tout le monde a dans la vie : posséder une maison, avoir une famille et avoir de quoi vivre, poursuit-elle. Vous savez, la majorité des acteurs ne sont pas millionnaires, nous sommes aussi la classe ouvrière » affirme-t-elle encore devant le studio Paramount.

Des centaines de grévistes munis de pancartes ont également défilé devant l’immeuble de Netflix, sur le fameux Sunset Boulevard de Los Angeles, mais aussi ailleurs dans la ville ainsi qu’à New York, devant des studios et services de streaming comme HBO, Amazon ou Paramount. Une opération d’ampleur donc, pour ce qui est la première grève réunissant acteurs et scénaristes depuis 63 ans à Hollywood.

Des exigences « irréalistes »

Les deux professions réclament une revalorisation du salaire de base et de pouvoir bénéficier de rémunérations « résiduelles ». Ces dernières sont liées aux rediffusions, beaucoup plus courantes à l’ère du streaming. Si à la télévision, ils sont calculés en fonction du tarif des publicités, ces émoluments sont bien moindres avec les plateformes, qui ne communiquent pas leurs audiences et paient un forfait, indépendamment du succès ou non des programmes diffusés.

En outre, acteurs et scénaristes souhaitent obtenir des garanties concernant l’usage de l’intelligence artificielle, et notamment d’interdire à cette dernière de générer des scripts ou de cloner voix et images des comédiens.

Malgré une prolongation et l’intervention d’une médiation gouvernementale, les négociations entre SAG-AFTRA, le plus grand syndicat d’acteurs d’Hollywood, et patronat ont échoué. Le fossé entre les dirigeants et les travailleurs semble béant. Jeudi, le patron de Disney, Bob Iger, a fustigé les exigences « irréalistes » des acteurs et scénaristes.

Personne ne sait combien de temps cette grève durera, mais si elle s’éternise, elle pourrait retarder de nombreux blockbusters actuellement en production comme la suite de « Gladiator », « Deadpool 3 » ou « Ghostbusters 4 ». L’impact pour le secteur risque d’être faramineux. La dernière grève des scénaristes, qui remonte à 2007-2008, avait duré 100 jours et coûté environ deux milliards de dollars.

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