En Grèce, une passe pour le prix d'un sandwich

Installation artistique à Athènes, le 6 novembre 2013.

Conséquence indirecte de l'effondrement économique du pays après six ans d'austérité, les jeunes femmes y seraient de plus en plus nombreuses à se prostituer pour 1,20 euro, selon une étude publiée la semaine dernière à Athènes.

Une passe pour le prix d’une simple tirópita, le feuilleté traditionnel au fromage : voilà bien l’une des conséquences les plus glauques de la crise économique que traverse la Grèce depuis près de six ans. Car au cours de la même période, les tarifs des prostituées se sont effondrés, passant de 50 euros la demi-heure à 2 euros. Un record en Europe. Et l’image de la tirópita (1,20 euro en moyenne), qui laisse en principe la somme dérisoire de 80 cents pour toutes les autres dépenses, n’est pas fortuite : «En Grèce, désormais, beaucoup de jeunes femmes se prostituent parce qu’elles ont faim. Et elles le font effectivement pour se payer au moins une tirópita ou un sandwich», souligne ainsi Grigoris Lazios, professeur de sociologie à l’université Panteion, à Athènes. C’est son département qui a publié vendredi les résultats d’une recherche de trois ans sur la prostitution dans le pays. Un état des lieux qui dresse les contours d’un monde encore peu étudié en Grèce et surtout en pleine mutation.

Oubliez les images de prostituées heureuses véhiculées par le cinéma grec hédoniste des années 60 et notamment le rôle interprété par Melina Mercouri dans Jamais le dimanche !

En réalité, le marché de la prostitution a longtemps été dominé en Grèce par les femmes étrangères. Ces dernières années essentiellement venues d’Europe de l’Est. Mais ça, c’était avant la crise. Désormais, après six ans d’austérité, les 18 500 prostituées recensées par l’étude de l’université Panteion sont «à 80 % grecques». Et de plus en plus jeunes, «entre 17 et 20 ans».

Un changement significatif dans un pays où la prostitution est en principe légale, et même strictement réglementées : les prostituées sont ainsi censées se faire enregistrer à la préfecture et doivent (...)

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