En Grèce, l’Église orthodoxe reste omniprésente, mais le nombre de croyants diminue

Semaine sainte et fête de Pâques orthodoxe offrent l’occasion à Ta Nea d’interroger le rapport des Grecs à l’Église. Dans un article publié ce jeudi 2 mai, qui s’appuie sur une large enquête d’opinion dans un pays réputé très croyant, le quotidien alerte : “Nous croyons en Dieu, mais nous sommes de moins en moins nombreux”, titre-t-il.

Le journal rappelle que l’Église s’est récemment imposée dans le débat public et politique au sujet du mariage pour tous, réforme votée en février à l’initiative du parti conservateur.

“L’Église est au centre de l’actualité politique depuis le vote en février de la réforme du droit de la famille. Les gains de l’extrême droite après le mariage pour tous, le virage plus à droite du gouvernement en vue des élections européennes [du 9 juin] et la volonté du chef de l’opposition d’exprimer publiquement sa religiosité ont remis le caractère religieux dans le viseur des politiques”, décrypte ainsi Ta Nea.

Relation ambivalente

Mais si la classe politique se montre soucieuse de revendiquer un attachement à l’orthodoxie, le constat est sans appel auprès de la population : “Le nombre de croyants a baissé de 19 % depuis 2005”, note le quotidien centriste.

L’église de la Panagía Kapnikaréa, à Athènes, le 18 avril 2024.. photo HILARY SWIFT/NYT
L’église de la Panagía Kapnikaréa, à Athènes, le 18 avril 2024.. photo HILARY SWIFT/NYT

“Ces vingt dernières années, l’explosion de la technologie, la crise économique, la pandémie, les conflits ont mis la foi à rude épreuve”, précise l’enquête.

Si elle reste un repère important dans la société grecque, l’influence de l’Église semble se réduire. Selon l’enquête publiée par le journal centriste, 70 % des Grecs sont désormais favorables à la séparation entre l’Église et l’État. Pour autant, 77 % d’entre eux ne veulent pas voir l’enseignement religieux disparaître des établissements scolaires.

“L’ambivalence qui caractérise le rapport des Grecs à l’institution se reflète de manière assez frappante dans ces chiffres”, commente Ta Nea.

Et si la fréquentation des églises tend à diminuer, les fêtes de Pâques “contribuent à la préservation de l’identité et de la tradition grecques et à leur transmission aux jeunes générations”.

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