Grèce: ces images satellite montrent l'avancée des feux qui ravagent le pays
Des dizaines de milliers d'hectares partis en fumée. Depuis le 19 août, un incendie ravage la région de l'Evros, dans le nord-est de la Grèce. Le feu a parcouru plus de 81.000 hectares, selon le bilan mercredi de l'observatoire européen Copernicus (EMS).
Ce programme européen d’observation de la Terre suit l'avancée des feux grâce à des satellites comme Sentinel-2. Les images capturées par Copernicus permettent de réaliser l'étendue de la végétation brûlée en quelques jours. Le programme a partagé à BFMTV.com une image prise le 29 juillet 2023, avant que les feux ne se déclarent, et une autre prise le 28 août, après 10 jours d'incendies. Le contraste est saisissant.
Le feu "le plus grand jamais enregistré dans l'UE"
Ce jeudi, l'incendie continue de brûler la forêt de Dadia, située dans le centre de l'Evros dans la région de Thrace, protégée par le réseau européen de Natura 2000, qui rassemble les sites au patrimoine naturel important.
Ce feu est "le plus grand jamais enregistré dans l'UE", a indiqué mardi à Bruxelles Balazs Ujvari, un porte-parole de la Commission européenne.
Le sinistre a déjà causé la mort la semaine dernière de 20 personnes, en majorité des migrants.
Un autre graphique de Copernicus permet de percevoir l'avancée des feux en fonction du temps:
Des images partagées sur Facebook par la Société de la protection de la biodiversité de Thrace, une association de défense de l'environnement dans la région, montrent également combien celle-ci a été affectée par les flammes.
Un été dévastateur en Grèce
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a estimé jeudi lors d'un débat au Parlement qu'au total, les zones brûlées cet été en Grèce "vont dépasser" les 150.000 hectares. D'importants feux se sont déclarés ces derniers mois sur les îles de Rhodes, de Corfou et d'Eubée et dans une partie de l'Attique, la région qui entoure Athènes.
Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), le réchauffement climatique rend les saisons des incendies plus fréquentes et plus intenses. L'augmentation de la fréquence de la sécheresse, des températures de l'air élevées, des éclairs et des vents violents favorisent en effet ces incendies incontrôlés. Leur fréquence pourrait augmenter de 30% d'ici à 2050, selon un rapport du PNUE de février 2022.