Grèce : un gouvernement intérimaire avant de nouvelles élections
Trois jours après les élections législatives en Grèce, le président de la Cour des comptes, Ioannis Sarmas, a été chargé mercredi de constituer un gouvernement intérimaire pour organiser un nouveau scrutin d'ici à la fin juin.
Devant "l'impossibilité de former un gouvernement (...), la solution, selon la Constitution est la formation d'un gouvernement intérimaire", a indiqué la présidente de la République, Katerina Sakellaropoulou, lors d'une rencontre avec Ioannis Sarmas.
Elle faisait référence au fait qu'aucun des trois partis arrivés en tête dimanche soir n'a souhaité bâtir une alliance gouvernementale.
Le grand vainqueur du scrutin, le dirigeant de la droite Nouvelle-Démocratie et Premier ministre sortant, Kyriakos Mitsotakis, souhaite la tenue de nouvelles élections, vraisemblablement le 25 juin, pour tenter d'obtenir cette fois-ci une majorité absolue.
"C'est un grand honneur, une obligation constitutionnelle et mon devoir en tant que citoyen d'accepter cette responsabilité", a indiqué Ioannis Sarmas, 66 ans, qui doit très prochainement nommer un gouvernement intérimaire.
Né sur l'île grecque de Kos, Ioannis Sarmas, a suivi une carrière de magistrat en Grèce après ses études de droit à Athènes et à Paris et un doctorat en droit public.
Il devrait assurer les fonctions de Premier ministre jusqu'à la désignation d'un gouvernement issu du deuxième scrutin.
Nouvelles élections le 25 juin ?
La Nouvelle-Démocratie a remporté les élections législatives dimanche avec un score de 40%, devançant largement son principal rival Alexis Tsipras, dirigeant de la gauche SYRIZA.
Kyriakos Mitsotakis, 55 ans, aux commandes de la Grèce depuis 2019, a raté de peu la majorité absolue : son camp a obtenu 146 sièges de députés. Il lui en fallait cinq de plus pour pouvoir former un gouvernement seul.
Lundi, il a refusé le mandat de la présidente pour former un gouvernement de coalition en indiquant souhaiter de nouvelles élections "le plus tôt possible, peut-être le 25 juin".
Pour ce deuxième scrutin qui se tiendra selon un système électoral différent, Kyriakos Mitsotakis compte sur un "bonus" pouvant aller jusqu'à 50 sièges supplémentaires octroyé au parti vainqueur pour décrocher la majorité absolue qu'il espère.
Misant sur la reprise de l'économie en Grèce depuis son accession au pouvoir, Kyriakos Mitsotakis a promis de "continuer ses réformes" et de revaloriser les bas salaires après les années de rigueur stricte imposée pendant la crise financière.
Étrillé pour sa gestion jugée calamiteuse de la catastrophe ferroviaire qui a fait 57 morts fin février, Kyriakos Mitsotakis n'aura finalement pas été sanctionné par les électeurs qui ont été sensibles à son bilan économique.
Chômage en baisse, croissance de près de 6% l'an dernier, retour des investissements et envolée du tourisme, l'économie grecque a repris des couleurs après les années de plans de sauvetage.
De son côté, Alexis Tsipras, le chef de SYRIZA a dit assumer "la responsabilité entière" du résultat "très négatif" de ces élections, une défaite "choquante", selon lui.
Il a promis de "livrer cette nouvelle bataille" pour empêcher la constitution d'un gouvernement de droite "tout-puissant (...), ce qui est mauvais pour la démocratie et le pays".
Le parti socialiste PASOK, arrivé troisième lors du scrutin de dimanche, a recueilli 11,5% des suffrages, trois points de plus qu'en 2019.