La Grèce à contre-pied

Après le «non» sans appel des Grecs à l’austérité, Tsípras s’est résigné jeudi à prendre la voie des réformes exigées par les créanciers du pays. Les élus de la majorité sont déboussolés.

Il est à peine midi, ce vendredi, et déjà le soleil de plomb chauffe la capitale. Au frais entre les colonnes de marbre et les murs ocre du salon climatisé du Parlement grec, quatre députés discutent joyeusement avant le vote du soir sur les réformes présentées à Bruxelles. Une ultime liste que des experts français ont contribué à rédiger. «Tsípras a voulu faire le malin. Il s’est fait tenir la main par les Français», déclare l’un. Un autre ironise : «Il voit bien qu’il n’y a pas d’autres solutions.»La veille au soir, quand les propositions sont parvenues aux députés, l’ambiance était glaciale dans ce même salon qui jouxte le bureau de la présidente du Parlement.

canapés moelleux

Dans le hall des députés, quelques avocats discutaient avec les élus pour décrypter le texte en anglais. Signe des temps : Pános Kamménos, le ministre de la Défense, et Panayótis Lafazánis, en charge du Redressement productif, de l’Environnement et de l’Energie, n’ont pas accepté de signer la proposition. Deux ministres de deux partis différents. Lafazánis représente l’aile gauche de Syriza, Kamménos est le chef des Grecs indépendants, l’allié gouvernemental d’extrême droite de Syriza. Jusque dans les rangs du gouvernement, les propositions font donc débat.

«Nous savons qu’elles sont sérieuses, au sens grave du terme», explique Aristide Baltas dans un français parfait. Le ministre de la Culture, de l’Education et des Cultes jette son regard fatigué autour de lui à la buvette des députés : «Nous n’aurions pas soutenu ces propositions en temps normal.» Il cherche un peu ses mots puis développe : «Tout a été mis en œuvre pour attaquer Aléxis Tsípras. Or, le 5 juillet, le rejet massif des propositions des créanciers [avec 61,31 % des suffrages, ndlr] signe aussi la confiance que les électeurs ont en Aléxis (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Le coup de poker de Tsípras
Les autres Réactions
La Grèce joue son va-tout à Bruxelles
50 milliards d’euros ou l’apocalypse
En France, demi-tour à droite