Grâce à l’haptique, les sourds écoutent la musique avec leur corps
La musique ne s’écoute plus seulement avec les oreilles grâce aux dispositifs haptiques conçus par l’entreprise Music : Not Impossible, installée à Philadelphie (Pennsylvanie), écrit The New York Times.
Composés de bandes qui s’attachent autour des poignets et des chevilles et d’une sorte de harnais fixé dans le dos, ils délivrent une vibration spéciale pour chaque note d’une chanson, détaille le quotidien américain.
En science, l’haptique est l’étude du sens du toucher. Un retour haptique, comme les vibrations qu’émet le dispositif de Music : Not Impossible, permet donc une communication par le toucher. Une relation physique est établie avec la musique.
C’est l’avancée des recherches sur les microprocesseurs, la technologie sans fil et l’intelligence artificielle qui a rendu possible le développement du dispositif, décrit Mark D. Fletcher, chercheur à l’université de Southampton (Angleterre), au New York Times.
Le compositeur Daniel Belquer a participé à l’élaboration du dispositif haptique, parce qu’il souhaitait aider la communauté sourde.
Comme l’indique le quotidien, il s’était donné pour mission de créer une expérience musicale tactile accessible à tous.
Belquer a commencé à travailler avec des ingénieurs après avoir vu une vidéo d’expérimentation de tenues haptiques lors d’un DJ set, en 2014.
Il a bénéficié de retours de spécialistes, comme la chanteuse et compositrice sourde Mandy Harvey, l’interprète en langue des signes Amber Galloway et le compositeur sourd Jay Alan Zimmerman.
Le dispositif haptique de Daniel Belquer est capable de retranscrire jusqu’à 24 instruments ou voix dans une chanson sous forme de vibration unique.
Et ça fonctionne : Amanda Landers, professeure de langue des signes au lycée Syosset à Long Island, a été “stupéfiée” par sa précision, rapporte le New York Times. Elle l’a testé lors d’une soirée de démonstration, sur la bande-son du film Interstellar.
Aujourd’hui, le principal obstacle à la démocratisation du dispositif, souligne le quotidien, est son prix. Music : Not Impossible organise, certes, des soirées de test de ses tenues haptiques, mais le coût d’une “expérience basique” peut atteindre les 100 000 dollars (plus de 92 000 euros).