Grèce, Turquie, Bulgarie: les images impressionnantes des inondations qui ont fait 11 morts

Grèce, Turquie, Bulgarie: les images impressionnantes des inondations qui ont fait 11 morts

Des rues et des bâtiments inondés, des routes détruites, des stations de métro sous l'eau, des voitures emportées en pleine rue et jusque dans la mer Méditerrannée... Après avoir été ravagée par les feux au cours de l'été, dont l'un, qualifié de "plus gros jamais enregistré" dans l'Union européenne, la Grèce est désormais meurtrie par les inondations.

La tempête "Daniel" fait rage depuis lundi soir et provoque d'intenses précipitations, dans le centre du pays, en Magnésie. Notamment dans son chef-lieu, la ville portuaire de Volos et sur le mont Pélion.

Deux personnes ont perdu la vie. Un homme de 51 ans a été retrouvé mort, emporté par la crue d'un torrent à Volos, tout comme une femme de 87 ans, dans le village de Paltsi.

Au moins quatre autres personnes sont portées disparues dans cette région située à quelque 330 km au nord d'Athènes.

La Grèce a été frappée par "des pluies de 600 à 800 mm en 24 heures en Magnésie", "un phénomène inédit" ces dernières décennies, a indiqué ce mercredi un météorologue, Dimitris Ziakopoulos.

La pluie de tout un automne

"La quantité d'eau tombée en 24 heures représente l'ensemble de la pluie habituelle pendant tout l'automne", a indiqué le météorologue Panayotis Giannopoulos ce mardi à la télévision publique Ert.

Une situation extrême qui ne surviendrait qu'une fois tous les 150 à 300 ans en fonction des régions, d'après le programme d'observation européen Copernicus.

Face à la pluie qui continue de tomber à flot, les autorités évacuent les habitants pour la plupart retranchés au dernier étage de leurs maisons, grâce à des bateaux pneumatiques. L'armée a été envoyée en renfort d'après le correspondant de BFMTV sur place.

Le maire de la ville de Volos, privée d'électricité depuis mardi soir, supplient les habitants de rester chez eux car la Protection civile grecque a averti que les pluies torrentielles continueraient jusqu'à jeudi après-midi.

"Je n'ai jamais vu un phénomène pareil, de milliers de magasins et des bâtiments ont été inondés à Volos et personne n'est là pour nous aider", s'est indigné auprès de l'AFP un habitant de la ville, Vassilis Tsalamouras, 58 ans.

La population grecque critique la gestion de la crise des autorités: ils se sentent abandonnés, et déplorent un manque de ressource et de coordination. Tout comme pendant les vagues d'incendies cet été.

Outre la Magnésie et l'île voisine de Skiathos, les départements de Trikala et de Karditsa, plus au Nord, sont également touchés par les inondations et les autorités y ont limité les déplacements. À Athènes, des rues ont aussi été inondées dans la matinée.

La Turquie et la Bulgarie aussi victimes des inondations

À la frontière de la Grèce, la Turquie et la Bulgarie ont aussi subi les pluies diluviennes, qui ont pris fin ce mercredi. Au moins six personnes sont mortes en Turquie, deux autres personnes restent portées disparues, et 31 ont été blessées, dont huit encore hospitalisés à Istanbul où des rues ont été transformées en torrents. Une station de métro a été partiellement inondée et des dizaines de personnes ont dû être évacuées d'une bibliothèque municipale, selon les médias locaux.

Ces pluies suivent un été particulièrement sec qui a vu les réservoirs d'eau de cette ville de 16 millions d'habitants tomber à leur plus bas niveau depuis neuf ans.

En Bulgarie voisine, au moins trois personnes sont mortes et deux sont portées disparues sur la côte de la mer Noire. Des milliers de touristes ont été affectés.

"Environ 4000 personnes sont touchées", a déclaré la ministre bulgare du Tourisme Zaritsa Dinkova qui s'est rendue sur place, évoquant des difficultés pour les évacuer. Quant au ministre de l'Environnement, Julian Popov, il a mis en garde contre le danger posé par "le mauvais état des infrastructures et le trop grand nombre de constructions sur la côte".

Si le littoral de la mer Noire est rarement frappé par des inondations, la Bulgarie voit ces phénomènes s'accroître sur fond de dérèglement climatique.

En effet, avec le réchauffement de la planète, l'atmosphère contient plus de vapeur d'eau (environ 7% pour chaque degré supplémentaire). Ce qui augmente ces risques d'épisodes de fortes précipitations. Associées à d'autres facteurs cruciaux comme l'urbanisation et l'aménagement du territoire, celles-ci favorisent les inondations, catastrophes particulièrement coûteuses.

Article original publié sur BFMTV.com