Le gouvernement louche (encore) sur les retraites complémentaires en plein débat sur la dette

Selon « Le Monde » et « La Tribune dimanche », le sujet a refait surface lors de discussions entre l’exécutif et les partenaires sociaux.

La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin et le minsitre de l’Économie Bruno Le Maire photographiés à Paris le 12 mars (illustration)
LUDOVIC MARIN / AFP La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin et le minsitre de l’Économie Bruno Le Maire photographiés à Paris le 12 mars (illustration)

POLITIQUE - Il n’y a pas de petites économies en période de dérapage budgétaire. Alors que le gouvernement cherche la bonne formule pour combler le déficit, une idée a refait surface au sein de l’exécutif. Ce dimanche 31 mars, La Tribune dimanche confirme que l’État se remet à rêver de piocher dans le magot des retraites complémentaires.

Une piste évoquée par Le Monde vendredi 29 mars, et qui consisterait à mettre à contribution l’Agirc-Arrco, la caisse de retraite complémentaire du privé cogérée par le patronat et les syndicats. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement louche ostensiblement sur les réserves de cette caisse excédentaire.

À l’automne, l’option avait été envisagée en amont de la présentation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024. L’idée du gouvernement : une ponction de près d’un milliard d’euros, en vue d’équilibrer l’ensemble du système des retraites, justifiée par un excédent supplémentaire consécutif à la réforme des retraites.

« Ce n’est pas de l’argent public »

Face à la levée de boucliers des partenaires sociaux et des oppositions au Parlement, le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, avait renoncé « à ce stade » à franchir le pas. Mais l’appétit de l’exécutif est manifestement resté intact, qui plus est en ce contexte de disette budgétaire. « Le gouvernement, à travers le ministère du Travail, est toujours engagé pour le transfert au régime général des économies engendrées par la réforme des retraites », fait savoir l’équipe de Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, citée par La Tribune dimanche.

Problème, les partenaires sociaux sont toujours opposés à cette idée, et pour deux raisons. La première est que l’excédent de l’été 2023 a été réalisé alors que la réforme des retraites n’était pas en vigueur. La seconde tient au refus de voir les cotisations du privé venir combler le déficit public. Une ligne autant partagée par la CGT que par le Medef.

L’excédent, évalué à 4,3 milliards d’euros « appartient aux salariés et aux retraités du secteur privé (...) ce n’est donc pas de l’argent public », a résumé Brigitte Pisa, présidente (CFDT) de l’Agirc-Arrco, lors d’une conférence de presse jeudi 28 mars. De quoi assurer des échanges animés entre le gouvernement et les partenaires sociaux, déjà échaudés par la réforme annoncée de l’assurance chômage.

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