Gouvernement de Gabriel Attal : 9 ministres épinglés par la HATVP pour leur retard sur leurs déclarations d’intérêts et de patrimoine
POLITIQUE - « C’est la première fois que je suis confronté à ce type de situation ». Le président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), Didier Migaud a regretté ce mercredi 29 mai que neuf ministres ont déposé leurs déclarations d’intérêts et de patrimoine avec retard après le remaniement de début 2024.
Après leur nomination, les ministres disposent de deux mois pour déposer ces déclarations, contrôlées dans la foulée par la HATVP pour une publication en ligne dans un délai total de six mois.
La HATVP passe « beaucoup trop de temps à relancer »
« Neuf ministres » du gouvernement de Gabriel Attal, nommé en deux temps en janvier et février 2024, « ont été en retard dans leur dépôt de déclarations. Ce n’est pas satisfaisant, c’est une première regrettable », a souligné Didier Migaud, lors de la présentation du bilan annuel de la Haute autorité à Paris.
Il est « très important que ce soit pratiquement un des premiers actes faits par un membre du gouvernement. Seul le Premier ministre (Gabriel Attal) a satisfait à cette recommandation de notre part dans les quelques jours qui ont suivi sa nomination », a relevé Didier Migaud.
La HATVP devrait rendre publiques les premières déclarations des ministres autour du « 15 ou 20 juin ».
Pour l’ensemble des responsables publics soumis à son contrôle, la HATVP passe « beaucoup trop de temps à relancer » les personnes sur leurs obligations déclaratives, en particulier des « membres des cabinets ministériels », des « responsables sportifs » ou « quelques élus locaux ».
Au total, la HATVP a contrôlé 3 536 déclarations en 2023. Seuls 1,4 % des responsables publics contrôlés ont fait l’objet d’un rappel ferme à leurs obligations, et 17 dossiers ont été transmis à la justice pour non-dépôt de déclarations.
« Choqué » par le « coup de rabot » de son budget 2024
Le président de la Haute Autorité a par ailleurs dénoncé un coup de « rabot indifférencié et sans discernement » dans son budget 2024, en dépit des missions régulièrement élargies de la HATVP. Cela représente une « réduction de 12 % de nos crédits » de fonctionnement hors loyer, soit environ 260 000 euros sur un budget initial de 3,6 millions d’euros, dont 40 % de location de bureaux, a précisé l’ancien député PS.
Selon lui, il y a là « une question de principe » : « est-ce qu’un gouvernement peut se reconnaître le droit de réduire les crédits d’une autorité indépendante après le vote du Parlement ? ». Cela peut « surprendre, voire choquer ».
La HATVP est contrainte de « reporter » un projet d’informatisation d’une partie de ses activités, malgré des « outils de contrôle encore artisanaux », a-t-il affirmé.
À voir également sur Le HuffPost :
Carla Bruni atteinte d’un cancer du sein, révèle ne pas être en rémission
Européennes 2024 : le RN a bien du mal à expliquer sa proposition phare sur la double frontière