Le gouvernement en difficulté sur la bataille du plastique

Alors que les industriels du plastique jurent que des emplois sont menacés, le gouvernement peine à imposer l'interdiction de certains produits nocifs pour l'environnement.

C’est reparti pour un tour. L’examen du projet de loi sur l’économie circulaire, défendu par Brune Poirson, a repris, le 9 décembre, à l’Assemblée. Les parlementaires font et défont leurs décisions, au gré des projets de loi. Au 1er janvier 2020 devaient être interdits gobelets, verres, assiettes, coton-tige, pailles, couvercles et autres touillettes en plastique à usage unique, c’était voté dans la loi Egalim. Mais la loi Pacte a repoussé d’un an cette interdiction pour les trois dernières catégories... avant que l’article, un cavalier législatif, ne soit censuré. Le projet de loi en cours d’examen réintroduit ce sursis pour le 1er janvier 2021. Près de 2000 emplois seraient menacés dans la plasturgie, plaident les industriels.

«Tout ça pour servir les intérêts de trois ou quatre producteurs en France», s’indigne le député UDE François-Michel Lambert. La commission du développement durable a aussi tergiversé sur la consigne des bouteilles en plastique, mais a voté l’obligation de recourir à de la vaisselle réemployable dans la restauration commerciale pour la vente sur place en 2023. Les lobbys avancent cette fois le nombre de 400 emplois menacés. Certaines entreprises changent déjà leurs pratiques, comme McDonald’s, qui vient de supprimer les pailles dans ses restaurants français.

Une interdiction du plastique à usage unique pour 2040

L’assemblée a aussi interdit le plastique à usage unique pour 2040. «Il faut rendre cette loi plus audacieuse», plaide la députée LREM Laurianne Rossi, qui vient de cosigner un rapport d’information alertant sur cet «enjeu majeur de santé publique». Elle demande l’étiquetage mentionnant les perturbateurs endocriniens et l’interdiction du plastique dans les maternités pour les(...)


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