Le gouvernement déclenche le 49.3 pour la réforme des retraites, le “bouton nucléaire parlementaire”
Pour le Washington Post, c’était “l’heure de vérité pour Macron.” Pour le New York Times, le summum “d’un bras de fer qui dure depuis deux mois entre le gouvernement français et les syndicats, avec dans la balance le programme politique de Macron.”
Finalement, face à l’incertitude, Élisabeth Borne a déclenché l’article 49.3 ce 16 mars, à l’ouverture de la séance de l’Assemblée nationale qui était censée voter la loi contenant le projet de réforme des retraites. Le texte, adopté plus tôt par le Sénat, n’avait pas trouvé une majorité dans la chambre basse. L’ambiance dans l’hémicycle était houleuse, une partie des députés chantant la Marseillaise avant que la Première ministre prenne la parole.
“On ne peut pas prendre de pari sur l’avenir de nos retraites, cette réforme est nécessaire”, a affirmé Élisabeth Borne face aux députés. La Première ministre a également reproché aux élus une politique de blocage concernant la réforme.
En Suisse, Le Temps commente : “Ce bouton nucléaire parlementaire, utilisé à de multiples reprises depuis les élections législatives qui n’ont pas donné de majorité absolue à Emmanuel Macron, est perçu comme une violence démocratique, tolérée sur les textes budgétaires mais beaucoup moins sur un texte aussi sensible et important pour les Français. Il mettra probablement de l’huile sur le feu du mouvement social.”
“Crise de légitimité”
En Espagne, le site de gauche Contexto avait parlé, avant le vote, d’une crise du régime en France :
“Cette crise sociale et de légitimité politique a éclaté avec la réforme des retraites, une réforme aussi injuste qu’inutile.”
Accusant d’intransigeance le gouvernement qui n’a pas réagi aux huit journées de mobilisation dans la rue, Contexto estime que la réforme des retraites a relevé un mécontentement plus général des Français : “L’allongement de l’âge minimum de départ à retraite a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Et a entraîné une nouvelle flambée de contestation sociale dans l’un des pays les plus indisciplinés d’Europe, qui résiste à l’obstination de son président et à sa volonté de maintenir un modèle néolibéral dépassé.”
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